a gas station with a gas pump in the foreground

Credits image : SLNC / Unsplash

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Une erreur industrielle accidentelle peut-elle révolutionner la production d’hydrogène propre ?

Comment une erreur oubliée depuis deux décennies pourrait-elle faire évoluer radicalement la production d’hydrogène propre ? C’est la question que l’on doit se poser en découvrant l’histoire insolite derrière la création de Tulum Energy. Loin d’être un simple récit d’innovation, cette aventure met en lumière les méandres du progrès technologique et l’importance parfois de revenir sur ses vieux dossiers.

Revenons en 2002–2005 : au sein du groupe Techint, des ingénieurs tentent alors de perfectionner un four à arc électrique destiné à la sidérurgie. Leur surprise est totale lorsqu’ils remarquent une croissance improbable de leurs électrodes au lieu de leur usure habituelle. Qu’avaient-ils déclenché ? Avaient-ils sous-estimé le potentiel d’un phénomène chimique inattendu ?

En fait, ils venaient tout bonnement de réinventer la pyrolyse du méthane, un processus où le gaz est décomposé, en absence d’oxygène, en hydrogène pur et carbone solide plutôt qu’en émettant du CO₂. Malgré le caractère novateur de cette réaction, leur découverte est alors rangée au placard. Comment expliquer que personne, à l’époque, n’ait su voir la révolution énergétique qui se profilait ?

Une innovation oubliée peut parfois devenir la clé d’une transformation industrielle majeure.

Il faudra attendre près de vingt ans, et une recherche désespérée de solutions propres pour l’hydrogène, pour que Techint déterre cette « erreur ». Est-ce la preuve que l’innovation doit parfois simplement attendre son heure ? C’est en tout cas ce que suggère Massimiliano Pieri, aujourd’hui PDG de Tulum Energy, qui a convaincu le conglomérat de relancer le projet. Résultat : Tulum vient de boucler un tour de table de 27 millions de dollars, une somme significative dans une course mondiale où d’autres start-up comme Modern Hydrogen, Molten Industries ou Monolith avancent aussi leurs pions.

Mais qu’a donc Tulum de plus ? Contrairement à la concurrence, qui peut dépendre de catalyseurs coûteux, la technologie de la jeune pousse bénéficie d’un atout : son four à arc électrique, largement éprouvé dans l’industrie, requiert seulement quelques adaptations. Un saut technologique ou simplement une bonne dose de pragmatisme industriel ? Cela donne à Tulum ce que son PDG nomme « une longueur d’avance ».

Grâce à ce nouveau financement, Tulum ambitionne de bâtir une usine pilote au Mexique, accolée à une aciérie du groupe Techint. Si les essais sont concluants, la boucle sera bouclée : l’usine sidérurgique pourra s’approvisionner directement auprès de Tulum, à la fois en hydrogène et en carbone, tous deux nécessaires à ses processus. Mais la vraie promesse est ailleurs : à pleine échelle, Tulum espère produire quotidiennement deux tonnes d’hydrogène et 600 tonnes de carbone solide, de quoi bouleverser la donne dans l’industrie énergétique.

Le prix devient alors un argument redoutable. En visant un coût de 1,50 dollar par kilo d’hydrogène aux États-Unis, Tulum se positionne à seulement 50 cents du prix du marché actuel pour l’hydrogène fossile, tout en éclipsant les coûts de production de l’hydrogène vert. Est-ce suffisant pour transformer un accident industriel en succès mondial ? Le marché, lui, semble prêt à y croire.

Mais alors, cette « erreur » du passé ouvrira-t-elle véritablement la voie à une révolution de l’hydrogène propre, ou n’est-ce là qu’un épiphénomène parmi tant d’autres tentatives inabouties dans l’industrie de l’énergie ?

Source : Techcrunch

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