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Credits image : Michael Schiffer / Unsplash

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Faut-il craindre ou espérer des bactéries envoyées dans l’espace ?

Les scientifiques sont-ils en train de jouer avec le feu en envoyant des bactéries pathogènes dans l’espace, ou s’agit-il d’une étape incontournable pour protéger notre santé sur Terre et au-delà ? Une nouvelle expérience, menée dans le cadre de la mission Crew-11 et impliquant le centre médical Sheba en Israël et la société américaine Space Tango, vient challenger notre perception de la recherche sur les maladies infectieuses. Pourquoi prendre le risque d’embarquer des souches d’E. coli, de Salmonella et de bactéries responsables de la typhoïde à bord de la Station spatiale internationale (ISS) ?

Les motivations, elles, semblent aussi pragmatiques qu’essentielles : en observant comment ces germes évoluent en apesanteur, les chercheurs espèrent décrypter les mécanismes de résistance et de propagation qui pourraient menacer la santé des astronautes. Mais sommes-nous à l’aube de découvertes qui bouleverseront aussi l’approche terrestre de la lutte contre les « superbactéries », ces microbes devenus résistants aux antibiotiques ? Est-il possible que de nouveaux traitements voient le jour grâce à ces analyses menées sous des conditions extrêmes ?

À la suite de leur croissance sur l’ISS, ces bactéries seront confrontées à leurs homologues cultivées simultanément dans des conditions terrestres, permettant ainsi une comparaison sans précédent. Selon Ohad Gal-Mor, responsable du Laboratoire de recherche sur les maladies infectieuses à Sheba, cette expérience permettra pour la première fois un véritable « mapping » des changements génétiques des germes en milieu spatial. Faut-il y voir une avancée dans la compréhension des risques infectieux auxquels font face les astronautes, mais aussi la société tout entière, lorsque l’antibiorésistance prend de l’ampleur ?

Cette investigation spatiale pourrait bien ouvrir des pistes inédites dans la lutte contre les bactéries les plus coriaces.

Ce n’est pas la première fois, pourtant, que des chercheurs scrutent le comportement bactérien en microgravité : dès 2017, une équipe de l’Université de Houston s’y était essayée. Plus récemment, la NASA s’est penchée sur la présence potentielle de bactéries résistantes aux antibiotiques, installées obstinément à l’intérieur de la station. Mais comment ces études en orbite compléteront-elles, ou remettront-elles en cause, les travaux réalisés en laboratoire ou dans des environnements simulés ?

Le centre médical Sheba avait déjà simulé des conditions spatiales sur Terre, révélant une surprenante réduction de la résistance aux antibiotiques. Désormais, l’enjeu est de vérifier si cette tendance se confirme en vraie microgravité. Si de tels résultats étaient vérifiés, serions-nous sur le point de réinventer nos stratégies de traitement et de prévention des infections, à l’heure où les menaces microbiennes évoluent plus vite que nos médicaments ?

Les retombées de cette recherche vont-elles véritablement dépasser le seul cadre des missions spatiales ? À l’heure où le spectre des superbactéries plane sur nos hôpitaux, les enseignements venus des confins de l’orbite terrestre trouveront-ils leur utilité dans la vie quotidienne ? Au fond, l’espace deviendra-t-il le nouveau laboratoire d’expérimentation pour l’avenir de la médecine infectieuse ?

Source : Engadget

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