La vérité est dans la Lune… ou dans les logs ? Enquête sur le cirque technologique du jour

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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La vérité est dans la Lune… ou dans les logs ? Enquête sur le cirque technologique du jour

Le progrès, jadis synonyme d’émancipation, ressemble de plus en plus à une chorégraphie absurde où l’intelligence artificielle se mêle à la voix humaine, où la Lune se vend en tranches astrologiques et où les journalistes deviennent des prédateurs numériques – ou l’inverse. Entre faux reporters de TechCrunch et GPT-5 estampillé « meilleur modèle du monde », la frontière entre vrai et faux implose, avalée par une succession de scandales, d’innovations et d’annonces toujours plus tapageuses. À mesure qu’on virtualise la parole, le prix du mot devient lui-même volatil : faut-il croire tout ce que la machine (ou le pseudo-humain) promet ?

Chez Meta, le rachat fulgurant de talents et de start-up audio laisse imaginer un futur où nos voix, façonnées par d’anciens magiciens de l’IA, sonneront plus vraies que nature — jusqu’à nous consoler de nos propres illusions, non sans ironie. Avec WaveForms, non seulement l’humanité projette sa parole dans le cloud, mais elle s’invente aussi des souvenirs numériques à l’image de ses créateurs. Dans ce vacarme algorithmique, reconnaître la sincérité devient un exercice aussi délicat que d’identifier un faux journaliste ou une voix clonée. L’ère Meta, c’est la comédie humaine version deep fake, où chaque syllabe retentit comme un script optimisé – pas toujours pour notre bien.

Mais la duplicité n’est pas l’apanage des bots et des spammeurs. Le secteur de l’intelligence artificielle plonge tête baissée dans la guerre des prix, OpenAI en tête, oscillant entre extravagance commerciale et fuite technologique en avant. La promesse de l’IA pour tous vire au casse-tête économique : chaque acteur baisse le tarif des tokens tout en engloutissant des milliards dans l’infrastructure, mais ne sait plus très bien à quel dieu sacrificiel se vouer (ni à quelles données confidentielles s’accrocher). L’emprunteur enthousiaste de l’API du mois se retrouvera-t-il demain dans la peau de la proie, son secret dérobé par phishing, sa voix imitable ou son projet menacé par une baisse de prix venue d’ailleurs ?

Sous l’œil d’une Lune gibbeuse et de serveurs toujours plus affamés, notre modernité vend l’illusion aussi vite qu’elle la recycle.

En définitive, le seul spectacle qui reste indépendant de nos délires technologiques, c’est encore la Lune, guettée à chaque pleine phase pour ses promesses de magie et d’insomnie collective. Oscillant entre le « croissant à la boulangerie » et la Sturgeon Moon poissonneuse, notre satellite rit doucement des stratagèmes humains (et poissonnièrement bien nommés). Mais le rituel d’admirer la pleine lune devient lui aussi un artefact social, transformé en événement viral, encadré par notifications et guides d’observation. Finalement, ceux qui cherchent du sens — dans le ciel ou dans le code — devront apprendre à nager dans les eaux troubles de la désinformation, tout en gardant un œil sur la prochaine ombre cyber, vocale ou céleste qui pointera à l’horizon.

À force de tout vouloir phisher, coder, monnayer, sublimer ou dévoiler, la technologie devient son propre miroir déformant, où l’humain se rêve authentique tout en s’achetant une voix, une information ou une pleine lune. Que restera-t-il sur la scène quand le rideau algorithmique tombera ? Peut-être seulement le doute — et derrière lui, l’invitation à lever la tête, pour voir si la prochaine lumière sera celle d’un data center… ou d’un vrai clair de lune.

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