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L’Inde va-t-elle sacrifier son industrie du jeu en ligne pour mieux protéger ses citoyens ?

Le secteur florissant des jeux en ligne avec de l’argent réel en Inde serait-il en train de vivre ses derniers jours ? Certains analystes affirment que le projet de loi du gouvernement pourrait bouleverser tout un pan de l’économie numérique. Mais au fond, quelles motivations et quels risques se cachent derrière cette offensive législative ?

Le gouvernement indien prépare l’« Online Gaming Act, 2025 », une proposition législative qui ambitionne d’interdire purement et simplement les jeux en ligne impliquant des mises d’argent, qu’il s’agisse de jeux de hasard ou d’adresse. Les banques, plateformes de paiement et publicités seraient également dans la ligne de mire, rendant toute transaction liée à ces jeux illégale. Face à cette perspective, les entreprises et investisseurs du secteur s’alarment : une industrie qui a généré plus de 2,4 milliards de dollars l’an passé, majoritairement grâce au « real-money gaming », serait directement menacée de disparition.

Mais d’où vient cette volonté soudainement radicale de réguler, voire d’éradiquer ce secteur ? Les autorités pointent la multiplication de drames liés à la dépendance des joueurs et à la prolifération d’applications de paris offshore, échappant à tout contrôle malgré les efforts répétés pour les faire fermer. S’agit-il d’une réponse à une urgence sociale ou d’un exemple de surenchère réglementaire ? Jusqu’ici, l’État avait déjà instauré une taxe de 28 % sur les mises, jugée dévastatrice par les acteurs de l’industrie. Aujourd’hui, la barre pourrait monter à 40 %, et le nouveau projet de loi promet même la prison pour les dirigeants et les célébrités promouvant ces activités.

L’Inde est-elle en train de sacrifier son leadership dans l’innovation des jeux en ligne au nom de la protection sociale ou de l’ordre public ?

Les réactions ne se font pas attendre. Fondateurs de startups et investisseurs s’inquiètent d’une véritable hécatombe industrielle : fermetures en cascade, pertes d’emplois, investissements réduits à néant et migrations forcées vers l’étranger. Est-il réaliste de croire que les géants comme Dream Sports, WinZo ou Games24x7 peuvent survivre sans leurs revenus issus des mises d’argent ? Plusieurs entrepreneurs confient sous couvert d’anonymat que plus de 85% de leur chiffre d’affaires dépend de ces jeux, rendant l’exil quasi-illusoire face à une base d’utilisateurs quasi-exclusivement indienne.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que le gouvernement tente de mieux encadrer ces pratiques. En 2023 déjà, il prônait un modèle d’auto-régulation — initiative tuée dans l’œuf par un manque de consensus entre industriels et gendarmes numériques. Aujourd’hui, l’État choisit la manière forte, jusqu’à instaurer une autorité de régulation qui pourrait avoir droit de vie ou de mort sur toute la filière.

Cependant, de nombreuses questions restent sans réponse. Jusqu’où ira la mainmise de l’État, et quelles seront les véritables capacités d’application d’une telle loi face à un univers numérique par essence transfrontalier ? Faute de déclaration officielle du ministère de l’IT, les spéculations vont bon train quant à la forme et la portée définitives du texte.

L’Inde, premier vivier mondial de startups du jeu d’argent réel devant les États-Unis ou le Royaume-Uni, est-elle en train de tourner le dos à des milliards de recettes fiscales, au dynamisme entrepreneurial… et à sa réputation de capitale de la tech ? Face à l’urgence sociale d’encadrer les excès, n’assiste-t-on pas à l’émergence d’un autre risque : celui de voir l’innovation bridée et l’économie numérique fragilisée au nom de la morale publique ?

Faut-il craindre que cette offensive réglementaire, en voulant tuer le problème du jeu d’argent, ne tue aussi la poule aux œufs d’or de la tech indienne ?

Source : Techcrunch

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