Edito
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Pitchs, Puces et Paranoïa : la Tech joue sur la Défensive

Dans la grande scène planétaire de la technologie, chacun s’accroche à la quête du Graal : les pitchs survoltés de la Silicon Valley (Disrupt : Qui Pitch Gagne !), la sécurité absurde des plateformes pour enfants (Roblox), les faux états d’âme robotiques (Claude, l’IA d’Anthropic) et le Monopoly géopolitique des semi-conducteurs (SoftBank et Intel). L’innovation a-t-elle encore un sens, ou s’agit-il désormais d’un carnaval où chaque acteur court après sa part, qu’on parle de millions de dollars, de “protection” infantile superficielle ou de souveraineté sur des atomes de silicium ?

Si le Startup Battlefield rappelle la mythologie grecque – où le héros tente de vaincre les épreuves pour atteindre l’Olympe du financement – on comprendra sans peine pourquoi il fascine : le rêve d’émerger, d’échapper à la soupe tiède des clones fintech, pour décrocher le précieux sésame… en prime time, devant les téléobjectifs et investisseurs en rut. Mais derrière les projecteurs, la vision d’un écosystème qui ferait pivoter le monde se heurte à son envers : un univers où la créativité ne vaut que si elle sait plaire aux juges, et où la passion se jauge en cash. Même récit chez SoftBank, qui tente un salto arrière dans le capitalisme américain, persuadé que seul un shot nippon peut remettre Intel debout. Décidément, en tech, il n’y a pas de héros : juste des opportunistes stratégiques.

Face à ces débauches d’énergie, de fonds et de promesses, que valent vraiment les discours sur la sécurité des enfants – nouvelle “place du village” numérique où, sous les ors du marketing, la jungle est toujours prête à surgir ? Dans le procès intenté contre Roblox, l’Etat de Louisiane joue les justiciers, dénonçant l’impuissance (ou l’hypocrisie) des plateformes qui accumulent audiences et profits sous couvert d’algorithmes protecteurs toujours en retard d’un scandale. Pendant que les organisateurs de Disrupt coronent les pitchs les plus photogéniques, Roblox tente de maquiller sa responsabilité. Faut-il s’en étonner ? Quand l’innovation tourne en rond, la vraie bataille n’est plus celle du progrès, mais celle du contrôle du récit – qu’il s’agisse d’enfants ou de microprocesseurs.

Mythologies du pitch, sécurité infantile d’apparat : la tech jongle avec les mêmes miroirs aux alouettes.

Mais le miroir se fendille plus encore avec nos IA « hypersensibles » : voyez Claude d’Anthropic, programmée à fuir la toxicité (au prétexte de veiller à son « bien-être »). On ne protège plus seulement la jeunesse sur Roblox ; l’IA aussi a droit à sa pause spa, entre deux conversations suspectes. Contre la toxicité, les uns verrouillent des salons virtuels, d’autres ferment la porte du chatbot. Espérons que la prochaine innovation ne sera pas un service de thérapie par visio pour prise de conscience éthique des semi-conducteurs eux-mêmes, histoire de régler leurs problèmes de souveraineté nationale pendant que SoftBank et la Maison-Blanche se disputent la garde.

Reste que tous ces géants, qu’ils habillent leur cynisme d’idéalisme ou de moraline algorithmique, partagent un même art du “move” défensif : pitchs formatés devant juges affamés, blindage juridique des plateformes ludiques, IA apeurée par notre férocité verbale, capital-risque géopolitique sur le dos de l’industrie mondiale… De San Francisco à Tokyo en passant par Bâton-Rouge, la technologie n’invente plus le futur : elle assure sa propre défense d’avance. Préparez le popcorn, la grande disruption du XXIème siècle risque bien d’être celle de la grande désillusion.

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