Boucle d’or et chaînes en zinc : quand l’utopie technologique se mord la queue

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Boucle d’or et chaînes en zinc : quand l’utopie technologique se mord la queue

Dans le grand carnaval technologique du XXIe siècle, on ne sait plus par quelle entrée du chapiteau commencer la visite. Entre les révolutions chimiques qui rebattent les cartes du stockage énergétique, le bal chaotique des milliards injectés dans l’IA de Databricks ou la migration de l’intelligence malade vers des standards téléphoniques (coucou Assort Health), il flotte un parfum d’optimisme brutal. Mais sous cette avalanche d’innovations et de cash, une question demeure : la technologie change-t-elle vraiment le monde, ou ne fait-elle qu’accélérer son entropie ?

Ici, tout est affaire de puissance, de contrôle et de posture. En redéfinissant la pile énergétique autour du zinc, l’Inde rêve d’indépendance alors que la Silicon Valley, elle, rêve surtout de levées de fonds plus gargantuesques que le brasier de Burning Man. Une indépendance géopolitique qui répond au même besoin fondamental que l’hégémonie data-centrée de Databricks : maîtriser la ressource rare (le lithium pour l’un, la data IA pour l’autre), tout en laissant le reste du monde s’abreuver à leurs innovations sur brevet. La startup zinc-brome encaisse ses millions pendant qu’ailleurs, on compte les victimes (littérales) d’utopies techno-rêvées sous psychotropes.

La tragédie de Burning Man, cette année, résonne alors comme une allégorie cruelle. La méritocratie du sable, terrain de jeu d’une élite qui fantasme la transcendance par l’algorithme, vire à la scène de crime temporaire. Ce qui devait être la catharsis joyeuse d’une humanité améliorée par la technologie se solde par la même fragilité : ni la poussière du Nevada, ni le vernis d’innovation ne tiennent lieu de société jouable. Car tout ce que Silicon Valley peut désirer (gouvernance alternative, nouveaux modes de vie, assistant rh intelligent, batteries sans frontières) s’éclate sur la réalité de l’imprévisible. Pendant ce temps, la techno s’infiltre partout  : la santé délocalise la voix humaine sur des serveurs IA d’Assort Health et la modération chez Meta protège mal les enfants de ses propres errances algorithmiques (même pas fichue de censurer Cupidon numérique chez les petits).

L’utopie technophile n’a de sens que si elle résout davantage de problèmes qu’elle n’en invente — et, surtout, sans se croire dispensée d’humilité.

À l’ombre de ce capharnaüm, l’IA mobile de ChatGPT rafle la mise, éclipsant toute concurrence (2 milliards sur mobile quand Grok compte encore ses copecks), démontrant qu’avoir la meilleure techno ne sert parfois qu’à aiguiser des appétits plutôt qu’à élever des usages. L’innovation s’y mesure à l’engagement, la rentabilité, la rapidité du click — rarement à l’impact réel sur le lien social, la santé des écosystèmes ou la justice. Quant à la prétendue magie IA dans les cabinets médicaux, elle ne soigne ni la pénurie de médecins, ni la solitude du patient : elle met simplement en attente… avec une voix de synthèse.

Voyez comme la promesse de la transformation se heurte invariablement à ses propres angles morts. Refaire la chimie énergétique, repenser les standards médicaux, inventer des assistants omniprésents, lever des milliards pour automatiser l’ennui… La course techno, débridée, gagnerait à méditer sur ses utopies déçues : la technologie n’est miraculeuse que lorsqu’elle s’accommode mieux de nos imperfections que de ses propres lobbyistes. Sinon, elle ne fait que brancher le micro à la prise… sans jamais écouter la voix humaine au bout du fil.

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