Robomart, une startup californienne, réussira-t-elle finalement là où tant d’autres ont échoué : rendre la livraison à la demande réellement rentable grâce à la robotique autonome ? Face à la promesse de livraisons par robots indépendants, peut-on vraiment imaginer un futur où les frais de livraison seraient enfin abordables pour nous tous ?
La société vient de lever le rideau sur le Robomart RM5, son nouveau robot autonome de niveau 4 capable de transporter jusqu’à 225 kg de marchandises dans dix casiers séparés. Cette innovation majeure vise à permettre à un seul robot d’effectuer plusieurs livraisons simultanément. Mais cette structure logistique suffira-t-elle à faire la différence dans un secteur saturé dominé par UberEats ou DoorDash ? Comment ces robots vont-ils s’insérer dans nos villes et dans la chaîne de distribution existante ?
Le modèle de Robomart casse les codes habituels : ici, un client paie un tarif unique de 3 dollars par livraison, loin des additions gonflées par frais cachés et pourboires qui plombent aujourd’hui le modèle économique des applications concurrentes. Peut-on croire à cette révolution tarifaire promise ? Cette approche suffira-t-elle à convaincre massivement les consommateurs et les commerçants alors que la méfiance envers l’automatisation reste vive ?
Robomart promet une livraison autonome rentable avec un forfait réduit, bousculant ainsi le marché traditionnel.
L’entreprise célèbrera d’abord son lancement à Austin, Texas, où elle commence à embarquer les premiers enseignes partenaires avant le déploiement effectif prévu cette année. Mais ce n’est qu’une étape de plus dans une histoire débutée en 2017 : Robomart s’était d’abord fait remarquer avec son concept “de magasin mobile autonome”, une boutique sur roues à la demande qui livrait d’urgence pharmacie ou glaces. Faut-il y voir l’exemple d’une startup qui pivote sans rien perdre de son cap initial, ou bien un signe que le marché pousse les acteurs les plus innovants à se réinventer encore et encore ?
Le fondateur, Ali Ahmed, n’en est pas à son coup d’essai. Son expérience précédente chez Dispatch Messenger au Royaume-Uni l’avait confronté à l’impasse financière des livraisons dépendant de chauffeurs humains. Les robots seraient-ils alors la seule solution crédible pour baisser radicalement les coûts, jusqu’à 70% selon Ahmed ? Mais sommes-nous prêts à voir disparaître ces emplois au profit d’unités roulantes silencieuses et anonymes ?
Sans moyens démesurés, Robomart affirme avoir déjà mobilisé cinq générations de robots avec moins de 5 millions de dollars de levées de fonds. Suffisant pour affronter les géants du secteur ? Ahmed veut croire que la vraie rupture viendra du “premier marché autonome sur roues”, mais l’écosystème, lui, reste à convaincre, notamment sur la stabilité de ce modèle mixant magasin connecté, livraison à bas coût et robotique avancée.
Face à l’empire des mastodontes de la livraison, l’idée même d’un forfait transparent sans surcoût, ni conseil obligatoire ni supplément mystérieux a de quoi séduire. Mais l’attractivité des trois dollars tiendra-t-elle dans le temps face à la réalité opérationnelle et à la concurrence féroce ? Les consommateurs ne risquent-ils pas de découvrir, bien trop tard, les concessions faites pour arriver à ce résultat ?
La robotique autonome peut-elle réellement transformer les modèles économiques de la livraison, ou n’est-ce qu’un mirage destiné à attirer une nouvelle vague d’investisseurs ?
Source : Techcrunch




