Starship, tableurs & playlists : chronique d’un monde où tout explose (parfois même en bourse)

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Starship, tableurs & playlists : chronique d’un monde où tout explose (parfois même en bourse)

L’espace, les robotaxis, la feuille de calcul et la playlist : voilà jusqu’où s’étend aujourd’hui le bras tentaculaire de la technologie, décidément bien décidé à s’immiscer au cœur de nos existences. D’un côté, SpaceX fait des feux d’artifice dans l’atmosphère, de l’autre, Tesla tourne la roulette de l’autonomie sur le Strip de Las Vegas pendant que Via tente de transformer l’heure de pointe en calcul de rentabilité boursière. Et tout ce microcosme est orchestré, encapsulé, digéré dans nos vieux amis : le tableur qui rêve d’IA et la playlist qui veut devenir notre nouveau fil d’amitié.

Sommes-nous ces oiseaux migrateurs technophiles, fascinés autant par le rugissement d’une fusée que par la discrétion d’un agent IA tapie dans une feuille Excel ? Anna Monaco, en tout cas, n’hésite plus : même dans le cockpit de Paradigm, l’humain continue de se rassurer avec une barre de formules et des colonnes bien droites, tandis que les dirigeants de la tech s’affairent à placer à grand bruit leurs véhicules-robots sur la route, leur fusée en orbite ou leur start-up à la Bourse. On dirait bien qu’ici, le progrès se fait autant dans l’explosion spectaculaire que dans la friction du quotidien.

Ce besoin d’appartenir à un réseau—qu’il soit interplanétaire, algorithmique ou simplement social—se retrouve jusque dans les méandres de Spotify. L’entreprise scandinave s’aventure à transformer l’acte solitaire de l’écoute musicale en un vaste chat-room surveillé, pendant que Via ambitionne de relier, par bus interposés, les invisibles oubliés du big data. Mais derrière chaque “connexion” se cache une autre rupture : la playlist vraiment partagée, la feuille Excel qui s’auto-remplit, la voiture autonome qui n’a plus besoin d’un regard bienveillant. Jusqu’à quel point l’humain va-t-il déléguer aux machines ces liens sociaux et ces gestes du quotidien ?

Finalement, la technologie n’est-elle pas en train de rendre la banalité épique et l’épique, d’une perplexité… presque banale ?

Tandis que certains rêvent de voir Mars transformée en gîte Airbnb, d’autres espèrent juste qu’un bus Via arrivera à l’heure. Les frontières entre la conquête spatiale, la conquête des villes, et la conquête des données privées s’effacent : la messagerie de Spotify surveille nos échanges, Paradigm fait de chaque cellule un petit agent IA, la Tesla attend, avec son assurance XXL, de gagner le gros lot à la roulette réglementaire. Autant d’expérimentations grandeur nature pour sonder notre capacité collective à lâcher prise ou à exiger de la transparence là où l’opacité algorithmique devient la règle.

Ne cherchons pas trop loin la cohérence : ici, la tech est plurielle, elle se rêve toujours un peu ailleurs—dans l’espace, la ville, le tableur, ou la playlist. Mais chaque tentative de rupture ne fait que révéler notre étrange besoin de refaire société autour des mêmes vieux objets, qu’il s’agisse d’une fusée, d’un bus, d’une feuille de calcul ou… d’une chanson à partager. Finalement, la grande aventure de la technologie n’est-elle pas de brouiller la frontière entre l’extraordinaire et le trivial, le collectif et le personnel ? À moins que ce soit exactement l’inverse—et que, dans cette cacophonie d’innovations, notre véritable défi soit de recoller les morceaux.

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