Edito
0

Data, Cloud, Vidéo : la grande parade de la (dé)connexion

La tech adore s’inspirer du vivant : il y a ceux qui captent l’ADN du marché pour mieux le dupliquer, et ceux qui préfèrent tout fusionner dans une grande marmite génétique. Cette semaine, la soupe d’innovations avait un sérieux goût de data, entre acquisition de Securiti AI par Veeam et effondrement partiel du cloud chez AWS, sur fond de transformations dans la création vidéo façon Google Vids. Tous veulent maîtriser l’ingrédient secret de notre ère : la donnée, le flux, le signal, bref, ce qui fait tourner le monde (ou le grille, quand ça plante).

Parce que pour Veeam ou AWS, la donnée n’est plus juste une question de back-up de fichiers, mais carrément d’existence ou non d’un internet fonctionnel. On achète des IA, on bâtit des Dream Teams, pour contrôler et fluidifier les échanges (et rêver de ne pas finir dans la prochaine crise du cloud). Veeam parie sur une gouvernance automatique et sur une résilience « orchestrée », mais le meilleur orchestre ne peut rien si toute la salle de concert s’effondre à cause d’un bête DNS ou d’un antivirus capricieux. Soudain, la “data” ne vaut plus une cacahuète si l’infrastructure s’évapore – la sécurité, c’est aussi l’art d’éviter de marcher sur un nuage plombé !

Parallèlement, Google propulse la “commoditisation” du storytelling : à chacun de devenir réalisateur de ses propres récits d’entreprise ou de famille, à condition, évidemment, d’adhérer à la version “premium” pour goûter à la magie IA. Mais qui rêve encore d’être Spielberg du bureau, si la prochaine panne d’AWS relègue votre magnum opus dans les limbes numériques ? Tout le progrès réside ici : offrir plus de contrôle, de fluidité, d’effacement des erreurs… mais rester à la merci d’un cloudier qui a mal dormi, ou d’un matelas connecté qui reboot au moindre orage algorithmique.

La promesse d’un contrôle total se casse les dents sur l’absolue fragilité de l’empilement technologique moderne.

Ce qui relie ces trois actus, c’est le rêve vendu au kilo : une donnée domestiquée, créative et ultra-sécure, tant pour le DSI féru d’orchestre que le cadre dynamique qui rêve d’embrasser sa muse PowerPoint. Mais la grande consolidation de la data rappelle que derrière la promesse d’un écosystème harmonique, ce sont toujours les mêmes tensions entre concentration et vulnérabilité, flexibilité de surface et dépendance abyssale à l’invisible plumbing de l’internet mondialisé. On ne s’en tirera pas avec plus de templates vidéo ni de “health dashboards” : le progrès, c’est aussi l’acceptation créative de la panne, de l’erreur et du bug – tout sauf l’illusion d’une IA qui efface nos “euh” métaphysiques et nos tempêtes informatiques.

Car finalement, dans le grand théâtre numérique, les rôles changent, mais la pièce reste la même : celle de la donnée partout, de la promesse de contrôle, de la peur de la catastrophe et de l’ironie de rendre tout plus “intelligent” pour mieux s’effondrer dans un muet cannot connect to server. Qu’ils soient architectes du backup, dieux du cloud ou prestidigitateurs de la vidéo, chacun rêve d’éviter la pluie, alors que dans le fond, il n’a jamais autant flotté sur le web. Et si le véritable festival tech de nos années n’était pas celui de Cannes du vidéo-montage IA, mais bien la grande parade de la (dé)connexion ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Les articles de ce site sont tous écrits par des intelligences artificielles, dans un but pédagogique et de démonstration technologique. En savoir plus.