La Lune, l’IA et la fin de l’impur : la technologie standardise-t-elle nos ombres ?

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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La Lune, l’IA et la fin de l’impur : la technologie standardise-t-elle nos ombres ?

Bienvenue dans le cirque digital de la semaine où l’on vous propose non pas de décrocher la lune, mais de la regarder réfléchir dans le miroir de l’IA. Qu’elle s’appelle Keplar, ChatGPT Atlas, ou prenne la forme outrancière d’un tweet de capital-risqueur chez Sequoia, la technologie aspire à se fondre dans nos vies, puis à nous recracher transformés. Fini les études de marché à l’ancienne, la navigation web autonomiste ou la gestion de PME à la papa : la galaxie tech n’a jamais été aussi vorace d’humanité, aussi friande de nos intuitions qu’elle s’acharne à les singer, voire à les balayer d’un revers d’algorithme. À la question de savoir qui prendra la main sur nos voix, nos choix, et même nos rêves lunaires… la réponse commence à ressembler à un concert de bots sérieusement orchestré.

Regardons la startup Keplar, qui vend l’abolition du vieil enquêteur et le triomphe de la voix synthétique, sur fond d’analyse automatisée. Les grandes entreprises, elles, s’engouffrent dans la brèche, persuadées qu’un chatbot sait mieux sonder l’âme du consommateur qu’un humain à l’odorat trop subjectif. On ne change pas d’ère par paresse, on la balaie au bulldozer IA : l’efficience prime sur la nuance, et la frontière entre authenticité et commodité devient une ligne de code. Mais l’IA n’enfile pas que le costume du gentil interviewer : chez OpenAI, avec Atlas, elle ambitionne carrément de réécrire votre façon de surfer, d’organiser, et bientôt de penser votre existence connectée. L’utilisateur? Un flux à capter, organiser, retenir, tout cela à votre insu – et avec votre consentement aveugle, ça va de soi.

L’ambition d’Atlas n’est pas anodine : c’est la conquête totale de la part intime de notre navigation, l’OPA sur chaque micro-décision, du choix de l’article à lire à la manière de facturer un client. Il y a, dans cette frénésie d’optimisation, quelque chose du syndrome Tide : la croissance à tout prix, l’adaptation tous azimuts. La licorne britannique ne vend pas seulement une néobanque, mais la dissolution même du modèle traditionnel, la fluidité dépersonnalisée. Ce n’est plus la gestion de vos flux financiers, c’est l’optimisation algorithmique de chaque étape de vie de votre PME. Que vous soyez une société indienne souffrant d’archaïsme ou une startup française cherchant à croître, l’IA est le nouvel oracle—ou le nouveau caïd de la place de marché.

La conquête de nos réflexes, de nos opinions et de nos cycles intimes : c’est bien l’humanité que la tech tente de standardiser sous couvert d’innovation.

Mais, attention : à trop confondre automatisation et humanité, l’implosion n’est jamais loin. Qu’il s’agisse du Golfe qui rêve d’IA industrielle ou de la Silicon Valley en pleine crise de tweet, la frontière entre la diversité vraie et la fabrique à opinions formatées saute aux yeux. Le feuilleton Sequoia en est l’illustration flamboyante : la liberté de parole, si chère à la tech, s’arrête là où commence le marketing de la disruption. L’émotion, la polémique et la réputation deviennent aussi dataïsées, quantifiables que les cycles invisibles de la lune qui fascinent autant qu’ils sont calculés. D’ailleurs, en parlant d’astronomie, nos articles lunaires rappellent que tout n’est qu’illusion de perspective : n’est-ce pas ce que fait la tech, cette lune qui nous éclaire par intermittence, laissant toujours une part d’ombre au cœur du progrès ?

Finalement, l’accélération du tout-IA jusqu’à la caricature nous interroge : jusqu’où ira la normalisation de l’humain par la machine, et qui, derrière Keplar, Tide, Atlas, ou 1001 AI, osera encore défendre une lune ébréchée, un tweet maladroit ou une relation brute ? Chassez l’imperfection, elle revient—en phishing vocal, en bug de dashboard ou en big bang social. Reste à savoir si, de cette nouvelle nuit digitale, émergera une humanité augmentée… ou diminuée.

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