Comment le paysage du shopping en ligne va-t-il évoluer pendant la saison des fêtes de 2025 ? Le chiffre vertigineux de 253,4 milliards de dollars prévu pour les ventes en ligne aux États-Unis selon Adobe Analytics mérite-t-il sa place en Une, ou n’est-ce que le reflet d’un engrenage déjà bien huilé ? D’où vient cette croissance et qui la pilote vraiment : l’innovation technologique, les habitudes des consommateurs ou les stratégies des géants du e-commerce ?
Quand Adobe Analytics annonce ses prédictions, peut-on leur faire confiance, sachant qu’elles reposent sur l’analyse d’un trillion de visites et de centaines de millions de références produits ? Leur accès privilégié aux données des 100 plus grands sites marchands américains leur offre-t-il une boule de cristal, ou les tendances échappent-elles parfois à la statistique ? Cyber Monday, par exemple, doit-il encore son titre de journée la plus lucrative de l’année au simple appât du rabais ?
En effet, tout semble orchestré autour de la remise : jusqu’à 28 % de réduction annoncée en moyenne. Le Black Friday affiche une croissance à deux chiffres qui questionne : assistons-nous à la surenchère d’une guerre des prix ou à une mutation profonde du rapport des Américains à l’achat ? Et quelle part de ce festin numérique est réellement captée par les mobiles, alors que leur part de marché grimpe encore à 56 % des transactions ?
L’omniprésence croissante du mobile et de l’IA transforme le shopping en ligne, mais à quel prix pour les consommateurs et le commerce traditionnel ?
Mais ce qui intrigue – ou inquiète – le plus, c’est l’explosion attendue du shopping guidé par l’intelligence artificielle générative. Avec une hausse prévue des visites via l’IA de 520 %, et des consommateurs plébiscitant ces outils pour comparer, trouver des bons plans, voire choisir des cadeaux, ne sommes-nous pas en train de déléguer nos arbitrages les plus personnels à des algorithmes de recommandation ? Quel impact sur notre autonomie d’achat et le pouvoir de persuasion des marchands ?
Le phénomène « buy now, pay later » progresse tout aussi fortement, à hauteur de 20,2 milliards de dollars pour la saison : est-ce une avancée vers plus de souplesse pour le consommateur, ou un risque accru de surendettement masqué sous le vernis de la facilité ? Parallèlement, le marketing sur les réseaux sociaux explose, avec 51 % de revenus supplémentaires générés – comment mesurer la réelle influence de ces plateformes sur nos comportements d’achat et la montée en puissance du social commerce ?
Enfin, l’analyse des catégories vedettes – électronique, prêt-à-porter, ameublement – révèle des croissances solides, chacune tirée par différentes dynamiques. Les consommateurs américains deviennent-ils des comparateurs professionnels, marionnettistes de l’IA et rois de la négociation, ou sont-ils plutôt happés par un écosystème qui les anticipe, les incite et les relance en permanence ?
Face à cette déferlante technologique et ces nouveaux rituels de shopping, une question essentielle demeure : sommes-nous encore aux commandes de nos achats, ou les outils que nous utilisons façonnent-ils désormais nos envies plus qu’on ne l’imagine ?
Source : Techcrunch




