Le futur de la mobilité urbaine est-il sur le point de basculer en Arizona ? Tesla, le constructeur automobile dirigé par le sulfureux Elon Musk, vient d’obtenir un sésame qui pourrait faire trembler ses concurrents : un permis pour exploiter un service de robotaxi dans l’État. Mais ce feu vert administratif signifie-t-il vraiment que l’ère des taxis sans chauffeur est à nos portes, ou n’est-ce qu’une étape symbolique dans une course semée d’embûches ?
Pourquoi l’Arizona attire-t-elle soudain les géants des véhicules autonomes ? L’État est devenu un terrain d’expérimentation privilégié, notamment pour Waymo, filiale d’Alphabet et champion actuel du robotaxi américain. Depuis 2018, les voitures de Waymo sillonnent déjà 815 km² du grand Phoenix. Face à cette avance, Tesla prépare-t-il une révolution ou simplement une tentative de rattrapage ? Comment cette nouvelle autorisation va-t-elle redistribuer les cartes de la concurrence ?
En mai dernier, un simple contact de Tesla avec les autorités du transport d’Arizona a lancé le processus. Inscription, auto-certification pour les tests avec ou sans conducteur, puis dépôt officiel de dossier : le constructeur a coché en un éclair toutes les cases réglementaires. Va-t-on assister dans les semaines qui viennent à une arrivée massive de Tesla autonomes dans la métropole de Phoenix ? Ou bien s’agit-il d’une manœuvre depuis le siège californien pour poser ses jalons face à l’hégémonie de Waymo ?
L’Arizona devient le théâtre d’une bataille technologique unique, où Tesla compte bien rattraper son retard et s’imposer sur le marché du robotaxi.
D’autres questions émergent : Tesla, qui a lancé une opération pilote à Austin avec, cependant, un humain encore assis près du volant, peut-il vraiment s’affranchir de toute supervision humaine ? Comment l’entreprise compte-t-elle passer du test à la réalité commerciale alors que, dans des États à la réglementation plus stricte comme la Californie, elle n’a toujours pas obtenu les autorisations nécessaires ? N’y a-t-il pas là un jeu d’image, avec la multiplication d’annonces retentissantes, mais où la réalité technique doit encore convaincre autorités, partenaires et clients ?
Du côté des usagers, l’arrivée possible d’un nouveau service de robotaxi Tesla ouvre évidemment de nouveaux horizons, mais suscite aussi son lot d’appréhensions. La confiance du public dans les algorithmes et le hardware de la marque est-elle suffisante, notamment après les débats houleux autour du « Full Self-Driving » et ses ratés signalés dans la presse américaine ? Faut-il craindre une course à la vitesse, au détriment de la sécurité, alors que la concurrence technologique s’annonce féroce dans la région de Phoenix ?
Elon Musk considère visiblement l’Arizona – parmi d’autres États – comme une terre promise pour propulser (enfin ?) son projet de flotte de taxis autonomes. Pourquoi ce choix géographique et politique ? À travers l’exemple du permis obtenu en Arizona, c’est toute l’ambition de Tesla (et ses limites actuelles) qui se dévoile, oscillant entre communication savamment orchestrée et innovations effectives. Reste à voir si d’ici quelques mois, les habitants de Phoenix héleront vraiment des Tesla autonomes en toute simplicité… ou si, comme ailleurs, ils devront patienter encore longtemps.
Finalement, la vraie question est ailleurs : l’initiative de Tesla marque-t-elle un virage décisif pour les robotaxis aux États-Unis, ou s’agit-il d’un nouvel épisode dans la saga mouvementée de la voiture autonome américaine ?
Source : Techcrunch




