Peut-on vraiment garantir la protection des investisseurs quand la SEC autorise des introductions en bourse sans contrôle préalable ? Avec le récent shutdown gouvernemental aux États-Unis, plus de 90% du personnel de la SEC a été mis en congé, bouleversant les règles du jeu pour les entreprises désireuses d’entrer en bourse.
En temps normal, les startups préfèrent attendre que les régulateurs de la SEC examinent en détail leurs documents avant de faire le grand saut vers la Bourse, sécurisant ainsi la confiance des actionnaires. Mais avec la paralysie de la majeure partie de l’institution, une porte inhabituelle s’ouvre : les firmes peuvent déposer leur dossier pour la cotation, et celui-ci devient automatiquement effectif après 20 jours, même si l’examen rigoureux n’a pas été mené. Pourquoi ce détour rarement exploité devient-il soudain si attractif ? Parce que la SEC autorise désormais les entreprises à omettre les informations sensibles sur le prix de l’action, autrefois essentielles.
Cette nouvelle tolérance soulève question : est-il sain de tolérer un système où seules des vérifications a posteriori ont lieu, alors que des milliers d’investisseurs particuliers peuvent déjà placer leur argent sur la table ? Le fait que la Commission ne punira pas les entreprises pour ce manque d’informations à l’étape initiale semble étonnant, voire risqué pour la transparence des marchés financiers. Les entreprises sont certes encore légalement responsables de la véracité de leurs déclarations, mais peut-on compter sur la justice rétroactive pour corriger le tir ?
En accélérant artificiellement le calendrier des IPOs, le shutdown remet-il en question la confiance fondamentale dans nos marchés boursiers ?
Si l’intention affichée est de ne pas freiner l’innovation et de permettre à l’économie de continuer de tourner, y a-t-il un risque que certains profitent de la brèche pour proposer des dossiers moins complets, voire douteux ? D’autant plus que la SEC, même après le retour à la normale, pourra réclamer des modifications ou infliger des sanctions si des irrégularités sont constatées. Mais cela suffira-t-il à compenser l’absence de filtre initial ?
Finalement, ce système accéléré représente-t-il une opportunité ou bien une porte ouverte à de futures catastrophes ? Les start-ups vont-elles vraiment oser lancer leur IPO dans cette zone grise où la transparence est moins encadrée ? Certains experts prédisent que ce nouvel équilibre risque de créer des précédents dangereux, minant la protection des petits porteurs. D’autres, plus optimistes, croient que la rigueur postérieure pourra suffire à écarter les moutons noirs du marché.
Alors, ce régime d’auto-approbation temporaire va-t-il transformer durablement la manière dont les entreprises entrent en bourse, ou s’agit-il d’un simple accident conjoncturel ? Les conséquences s’étendront-elles au-delà du shutdown, poussant la SEC à repenser ses méthodes de supervision à l’ère des crises administratives ?
Source : Techcrunch




