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Credits image : Saradasish Pradhan / Unsplash

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Oboe : l’IA peut-elle vraiment révolutionner l’apprentissage personnalisé ?

Le secteur de la formation connaît-il enfin sa révolution grâce à l’IA générative ? À peine lancée il y a trois mois, Oboe, la nouvelle startup des fondateurs d’Anchor (acquise par Spotify), vient de lever 16 millions de dollars auprès du fonds a16z. Mais au-delà des chiffres, que promet vraiment ce nouvel acteur de l’edtech qui mise sur l’intelligence artificielle pour démocratiser l’apprentissage ?

Comment expliquer cette attraction soudaine des investisseurs, alors que le marché fourmille déjà de concurrents ? Oboe, dirigée par Nir Zicherman et Michael Mignano, parie sur l’ultra-personnalisation : il suffit de définir son objectif d’apprentissage (par exemple, “apprendre le langage Python en trois semaines”), et l’application se charge de créer — sur-mesure — un cours complet, modulaire, intégrant textes, podcasts, quiz ou flashcards. L’approche de Zicherman est claire : « Nous voulons toucher des milliards de personnes et aller plus vite que nos rivaux, grâce à une équipe qui sait exécuter. » Mais cet empressement à scaler n’est-il pas aussi risqué qu’ambitieux ?

Que trouve-t-on côté expérience utilisateur ? À l’essai, Oboe impressionne par sa capacité à générer instantanément des parcours de formation, là où bon nombre de solutions concurrentes font patienter l’utilisateur. Bryan Kim, investisseur chez a16z, explique d’ailleurs avoir été séduit par la rapidité de l’application et l’ouverture vers des formats hybrides. Cette flexibilité, couplée à des tarifs repensés (abonnement illimité, fonction d’export des cours pour la version Pro), vise à fidéliser tant les curieux que les étudiants plus assidus. Est-ce réellement suffisant pour transformer durablement les usages pédagogiques ?

Oboe veut imposer une nouvelle norme de l’apprentissage personnalisé et automatisé, mais reste à savoir si la promesse tiendra sur la durée.

Alors que la demande explose, notamment sur les sujets STEM (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques), Oboe revendique une sélection minutieuse du contenu d’apprentissage, sur le modèle des meilleurs enseignants qui adaptent en permanence leur pédagogie. Mais qui, de l’humain ou de l’algorithmique, saura réellement cerner les besoins des apprenants ? Et à quand des cours multilingues ou une version mobile pour toucher un public mondial ?

Le marché, quant à lui, n’est pas en reste. Google, via NotebookLM, ou d’ex-ingénieurs de Mountain View, à travers l’app Huxe, multiplient déjà les outils audio pour explorer rapidement un sujet. Pourtant, Oboe entend aller plus loin : proposer un véritable cursus structuré, avec des approfondissements sur mesure, là où la concurrence se limite souvent à des épisodes uniques générés à la volée. À terme, l’entreprise pourra-t-elle justifier ses abonnements face à une offre gratuite pléthorique sur le web ?

L’entreprise devra aussi démocratiser l’usage pour ne pas s’enfermer dans une niche d’early adopters américains : ouverts, les fondateurs annoncent viser rapidement la traduction des contenus et une presence mondiale. Mais demeurent en suspens l’efficacité de ces nouveaux formats et la pérennité de leur modèle payant dans un secteur habitué à la gratuité et au bricolage.

Oboe est-elle l’étincelle qui enclenchera une nouvelle ère éducative, ou assisterons-nous à une énième vague d’enthousiasme pour une technologie condamnée à rester gadget ?

Source : Techcrunch

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