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Credits image : Jon Tyson / Unsplash

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Rapido peut-il vraiment bousculer le duopole de la livraison de repas en Inde ?

Quels sont les véritables motifs derrière l’incursion discrète de Rapido dans la livraison de repas à Bengaluru, et cette initiative ébranlera-t-elle l’ordre bien établi du marché dominé par Swiggy et Zomato? Alors que la nouvelle a discrètement filtré, on ne peut s’empêcher de se demander si l’arrivée de Rapido dans ce secteur hyper concurrentiel n’est pas une tentative de bouleverser le statu quo ou une manœuvre pour protéger ses propres intérêts stratégiques.

Implantée depuis une décennie dans le secteur des transports urbains, la startup Rapido teste désormais son service de livraison de repas, baptisé “Ownly”, dans quelques quartiers phares de la capitale technologique indienne. Mais pourquoi tester si discrètement une offre qui vient directement empiéter sur le terrain des géants du secteur ? La mise en place d’une filiale nommée Ctrlx Technologies intrigue d’autant plus, surtout lorsqu’on sait que Swiggy détient toujours 12 % du capital de Rapido : s’agit-il simplement d’un choix administratif ou d’une précaution juridique pour éviter des conflits d’intérêts flagrants ?

L’affaire se corse lorsque Swiggy, dans une lettre adressée récemment à ses actionnaires, annonce qu’il réévaluera sa participation dans Rapido, évoquant justement un « potentiel conflit d’intérêt ». D’où vient cette méfiance soudaine ? Rapido, de son côté, semble vouloir séduire restaurants et consommateurs par un modèle tarifaire disruptif : pas de commission sur les commandes, simplement des frais fixes, soit une économie d’environ 15 % sur les prix affichés chez Swiggy ou Zomato. Quel impact la suppression de la commission, qui atteint parfois 30 % chez les concurrents, peut-elle vraiment avoir sur l’écosystème, et Rapido pourra-t-il tenir ce pari sans compromettre sa rentabilité ?

Rapido tente de réécrire les règles du jeu face aux mastodontes, mais prend-t-il un risque calculé ou s’expose-t-il à une tempête juridique et commerciale ?

Rapido, fort de ses 10 millions de véhicules – majoritairement des deux-roues – compte capitaliser sur cette armée roulante pour livrer repas et colis, en s’appuyant aussi sur l’expérience acquise à livrer pour Swiggy. Mais peut-on vraiment concurrencer les ténors du secteur uniquement en jouant sur les coûts de livraison plus bas et des menus soigneusement “sélectionnés” sur l’application ? En outre, un investisseur rapporte que le contrat avec Swiggy interdit à Rapido de s’allier à Zomato, mais ne l’empêche pas d’exploiter les données collectées lors des années de partenariat : est-ce là une utilisation légale de l’information ou une appropriation limite de data stratégique ?

L’histoire de Rapido est jalonnée d’audaces et de paris : agrégateur de taxis-motos, puis livraisons de colis, puis lancement de son propre réseau de taxis pour concurrencer Uber et Ola. Chaque fois, Rapido a tenté de détourner les modèles établis par un modèle d’abonnement ou une diversification agressive – au point de devenir une « licorne » l’an passé, notamment grâce au partenariat avec le pionnier taïwanais de l’électrique, Gogoro. Mais la livraison de repas représente-t-elle une extension logique ou un coup de poker dangereux ?

L’enjeu est de taille. D’après Bain & Company, le marché indien de la livraison de nourriture devrait atteindre 2 000 milliards de roupies d’ici 2030, soit 23 milliards de dollars, avec Zomato et Swiggy se partageant déjà la quasi-totalité du gâteau. Uber Eats, quant à lui, a jeté l’éponge en 2020, préférant vendre ses activités indiennes à Zomato. Rapido aura-t-il la force de survivre à la guerre des prix qui s’annonce ? Ou prendra-t-il le même chemin que ses prédécesseurs moins chanceux ?

Aujourd’hui présent dans plus de 250 villes et réalisant plus de 3,5 millions de trajets quotidiens, Rapido bénéficie du soutien d’investisseurs prestigieux, mais la diversification tous azimuts peut-elle garantir la longévité dans un secteur aussi impitoyable que la livraison express de repas en Inde ? L’histoire nous dira si Rapido saura tenir sa promesse d’une alternative crédible et durable ou si l’entreprise se heurtera à la réalité implacable du terrain.

Face à de tels bouleversements sur le marché de la livraison de repas, la stratégie d’expansion de Rapido peut-elle sérieusement forcer Swiggy et Zomato à renouveler leurs modèles ou ne s’agit-il que d’une offensive temporaire destinée à tester la résistance des leaders ?

Source : Techcrunch

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