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Paytm : le retour en grâce de la fintech indienne, coup de bluff ou vrai tournant ?

Comment une fintech indienne peut-elle rebondir après des obstacles réglementaires et le départ de ses actionnaires étrangers les plus influents ? C’est la question intrigante que pose la nouvelle percée de Paytm, qui vient d’obtenir l’aval tant attendu de la Banque centrale indienne pour reprendre ses activités de prestataire de services de paiements en ligne. Cette autorisation survient dans un contexte de remous stratégiques importants : en quelques jours, l’investisseur chinois Ant Group s’est désengagé de la société, et Paytm a connu des mois d’incertitudes réglementaires. Faut-il y voir un simple hasard du calendrier ou le résultat d’un complexe jeu de pressions en coulisses ?

Est-ce une coïncidence si Paytm obtient son feu vert alors que son ex-actionnaire chinois n’est plus dans le capital ? Rappelons que l’an dernier, la même autorité de régulation indienne avait refusé à Paytm la licence de « payment aggregator » en pointant des non-conformités liées à des investissements chinois, explicitement visés dans la loi nationale pour les entreprises ayant des actionnaires issus de pays frontaliers. Deux ans d’attente, de restrictions – notamment l’interdiction d’enrôler de nouveaux commerçants en ligne – et un bouleversement de stratégie. Comment la start-up a-t-elle traversé cette tempête sans sombrer ?

Malgré l’interdiction d’accepter de nouveaux dépôts ou d’activer des transactions de crédit via sa banque interne, Paytm n’a pas hésité à opérer un virage stratégique majeur : la société a noué en urgence des partenariats avec Axis, HDFC, State Bank of India et Yes Bank, garantissant la continuité de ses services. Cette adaptation a-t-elle suffi à conjurer le pire ? Ou les dégâts sur la marque auraient-ils pu être irréversibles si la licence n’avait pas été accordée ?

En retrouvant sa licence, Paytm redevient un acteur clé, mais la victoire est-elle totale ou temporaire ?

Avec ce feu vert, Paytm n’est plus cantonnée à la marge : elle peut proposer l’ensemble des services de paiement en ligne à ses partenaires commerciaux et étendre sa gamme (cartes, virements, UPI…). Mais tout n’est pas gagné : la société doit réaliser dans les six prochains mois un audit complet de ses systèmes et renforcer sa cybersécurité, sous peine de voir la précieuse autorisation retirée. D’ailleurs, cette licence reste cantonnée au domaine en ligne, excluant pour l’instant tout élargissement immédiat de ses activités.

Mais l’arbitrage indien intervient alors que la page de la présence chinoise semble définitivement tournée. Ant Group, qui détenait encore près de 6% du capital, a cédé ses parts dans la foulée, quelques mois après avoir déjà allégé ses positions en faveur du fondateur Vijay Shekhar Sharma. Le message du régulateur est-il limpide ? Faut-il désormais exclure toute influence étrangère sur les infrastructures de paiement clés en Inde ?

Dans ce contexte, Paytm parvient-elle à se repositionner dans la guerre des paiements numériques, alors que PhonePe (propriété de Walmart) et Google Pay captent plus de 80% du marché UPI ? Certes, Paytm demeure le troisième acteur du secteur selon les statistiques de la National Payments Corporation of India, ayant traité en juin dernier plus d’un milliard de transactions. Mais, face à l’hégémonie de ses rivaux, ne risque-t-elle pas de rester cantonnée à un rôle d’outsider ?

La bourse, elle, semble faire preuve d’optimisme prudent : Paytm a renoué avec les bénéfices au dernier trimestre, surperformant les attentes des analystes et voyant son action grimper. Nouvelle dynamique ou simple rebond technique ? Que doivent désormais surveiller les observateurs : résilience financière, exécution réglementaire… ou un nouvel acteur prêt à redistribuer les cartes dans le paysage très surveillé des paiements digitaux en Inde ?

Après ce retour en force, la vraie question demeure : Paytm saura-t-elle convertir cette victoire réglementaire en avantage durable face à une concurrence féroce et une surveillance accrue des autorités ?

Source : Techcrunch

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