Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les vidéos et GIFs démarrent automatiquement lorsque vous parcourez Facebook, Instagram ou X ? Derrière ce simple réflexe de scroll, qui décide du flux de contenus et qui a vraiment la main sur ce que vous voyez ? En réalité, la lecture automatique ne facilite pas seulement la vie des utilisateurs, elle bénéficie aussi largement aux plateformes elles-mêmes… mais à quel prix pour notre attention, nos données, ou même notre sérénité digitale ?
Face à l’omniprésence des vidéos qui se lancent toutes seules, beaucoup d’utilisateurs s’interrogent : comment désactiver cette fonction omniprésente et parfois intrusive ? Du côté de Facebook, il existe bel et bien une option cachée dans les paramètres personnels. Faut-il multiplier les allers-retours dans les menus pour reprendre le contrôle, ou est-ce que les plateformes rendent sciemment cette manipulation fastidieuse ? L’option « jamais » cachée sous “Paramètres > Préférences > Médias” vous permettrait enfin un fil d’actualité apaisé. Mais combien d’utilisateurs la trouvent réellement ?
Instagram, quant à lui, propose une approche différente, voire incomplète. La plateforme se contente, à travers un réglage niché dans “Qualité des médias”, de ralentir la lecture automatique lorsque l’on n’est pas en Wi-Fi. Est-ce suffisant lorsque l’on souhaite éviter certains contenus choquants ou préserver sa consommation de données mobiles ? Et pourquoi Meta, la maison-mère, semble-t-elle privilégier l’engagement à l’expérience de ses utilisateurs, en maintenant le son en sourdine par défaut, certes, mais sans stopper la vague d’images en mouvement ?
« Maîtriser la lecture automatique devient un vrai défi dans l’écosystème des réseaux sociaux. »
Sur X (ex-Twitter), la désactivation est possible, mais le chemin est tortueux : entre “Accessibilité, affichage et langues” et les options de “Prévisualisation des médias”, il faut s’armer de patience pour tout paramétrer efficacement. Au final, est-ce un simple hasard de design, ou une stratégie délibérée pour complexifier la tâche et décourager la démarche ? Même constat sur Bluesky, où il faut fouiller dans “Contenus et médias” pour retrouver enfin la liberté de stopper les vidéos et GIFs automatiques, alors que sur Threads, l’option n’existe tout simplement pas encore. Cela ne pose-t-il pas la question du respect du choix et du libre arbitre des internautes ?
Derrière ces réglages cachés ou absents, un enjeu demeure : celui de la captation de notre temps, de notre attention et, bien sûr, de nos données. Que gagnent véritablement les plateformes à maintenir cette lecture automatique par défaut ? Est-il plus que jamais nécessaire d’enquêter sur les influences – algorithmiques, commerciales ou psychologiques – qui président à ce ballet d’images et de sons imposés ? Les utilisateurs finiront-ils par réclamer un contrôle plus transparent et centralisé de leur consommation médiatique, ou bien l’habitude l’emportera-t-elle sur la volonté de changement ?
En 2024, alors que la plupart des grandes plateformes offrent (parfois difficilement) la possibilité de désactiver la lecture automatique, la question reste entière : sommes-nous prêts à consacrer du temps pour reprendre le contrôle, ou resterons-nous captifs des désirs des algorithmes ? Finalement, qui devrait décider de ce que nous voyons – nous, ou les géants du numérique ?
Source : Techcrunch




