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Credits image : Rubaitul Azad / Unsplash

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L’État américain devient-il actionnaire d’Intel pour sauver l’industrie ou pour sauver la face ?

Comment se fait-il que l’État américain entre soudainement au capital d’Intel sans débourser un sou supplémentaire ? Derrière les communiqués triomphants de l’administration Trump et de la direction d’Intel, le détail de ce rapprochement interroge sur la nature réelle de cet “investissement” et les dessous politiques qui s’y rattachent.

Alors que Donald Trump s’empresse d’annoncer un “accord historique” : une prise de participation de 10% du gouvernement fédéral dans le fabricant de puces malmené, la surprise est de taille. Est-ce le signe d’un véritable sauvetage public, ou une opération de communication habilement orchestrée ? Dans les faits, aucune mise de fonds nouvelle n’est prévue. L’opération se base essentiellement sur l’utilisation de subventions préalablement attribuées à Intel sous l’ère Biden, mais jusqu’ici gelées.

Mais quelle est la réelle provenance de ces fonds ? Derrière le chiffre de 8,9 milliards de dollars, on trouve divers volets du fameux CHIPS Act, destiné à relancer la production de semi-conducteurs sur le sol américain, ainsi qu’un programme annexe, le Secure Enclave. Trump, pourtant très critique vis-à-vis de ce dispositif initié par ses prédécesseurs, déclare paradoxalement y recourir pour ce tour de passe-passe financier. Serait-ce un revirement stratégique ou un simple recyclage d’aides existantes à des fins politiques ?

Cette opération rebat-elle les cartes du rapport entre géants technologiques et pouvoirs publics, ou masque-t-elle un manque de solutions à plus long terme ?

Légalement, l’opération soulève elle aussi son lot de questions. D’après certains avocats cités par le New York Times, le CHIPS Act ne permettrait pas officiellement la conversion d’aides publiques en actions. Cette initiative risque-t-elle de s’enliser devant les tribunaux ? Comment Intel va-t-il justifier auprès de ses actionnaires une prise de capital sans nouvel apport, sinon pour apaiser ses créanciers face à une situation financière préoccupante ?

La relation entre Trump et le PDG d’Intel, Lip-Bu Tan, n’est pas moins ambiguë. Après avoir exigé sa démission pour conflit d’intérêts au début du mois, Trump assure aujourd’hui avoir négocié cet accord directement avec lui, saluant même son professionnalisme. Opportunisme ou revirement tactique, la question reste ouverte, à mesure que les alliances et antagonismes dans la tech américaine évoluent au gré de la conjoncture politique.

Si le patron d’Intel se félicite de la “confiance” accordée par Washington, l’annonce précise également que la participation de l’État restera “passive”, excluant tout droit de nomination au conseil d’administration ou influence directe sur la stratégie du groupe. Mais dans une industrie aussi stratégiquement sensible, le seul poids d’un actionnaire public, même passif, n’est-il pas suffisant pour inquiéter partenaires, investisseurs et concurrents ?

En définitive, ce montage financier innovant va-t-il redéfinir les rapports entre l’État et la Silicon Valley, amorçant soit une nouvelle ère d’interventionnisme, soit un simple coup politique en période d’instabilité ? Au-delà de l’effet d’annonce, c’est peut-être le futur de l’indépendance industrielle et technologique américaine qui se joue ici. L’opération Intel-État US serait-elle le début d’un nouveau modèle d’alliance public-privé dans la tech, ou la preuve des limites de la politique industrielle face à la mondialisation ?

Source : Techcrunch

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