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Credits image : Mayank Gohil / Unsplash

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Andreessen Horowitz : à quoi joue le roi du lobbying tech à Washington ?

Pourquoi Andreessen Horowitz, l’un des fonds de capital-risque les plus puissants de la Silicon Valley, dépense-t-il autant pour influencer Washington, et quels intérêts cherche-t-il vraiment à défendre derrière ses millions investis dans le lobbying ? Face à un paysage technologique de plus en plus réglementé, la société a16z affiche une frénésie de lobbying sans équivalent parmi ses pairs : déjà 1,49 million de dollars dépensés au niveau fédéral rien que cette année, une somme qui surpasse même l’influente National Venture Capital Association (NVCA). S’agit-il d’une simple course à l’influence, ou y a-t-il autre chose à comprendre derrière cette escalade ?

L’accélération est palpable : à titre de comparaison, a16z n’avait dépensé que 950 000 dollars pour tout 2023 et 1,8 million sur l’année 2024. Si Sequoia Capital ou General Catalyst semblent jouer dans une autre cour, avec respectivement 120 000 et 500 000 dollars sur la même période, pourquoi Andreessen Horowitz se positionne-t-il si clairement en tête ? Leurs responsables, interrogés, préfèrent orienter la presse vers leurs manifestes publiés sur leur site, vantant un engagement pour une technologie « optimiste » et refusant tout clivage partisan. Mais ce storytelling suffit-il à éclairer les véritables ambitions de la firme ?

Derrière les grandes déclarations, la stratégie est redoutablement concrète. L’équipe de lobbyistes maison s’emploie à peser sur des terrains sensibles : la crypto, bien sûr, mais aussi des thèmes beaucoup plus larges, comme l’intelligence artificielle et désormais… la défense nationale. Un ajout notable, car, depuis la fin 2023, la firme cible explicitement les lois touchant à la défense, ainsi que le Conseil national de sécurité, injectant la question technologique dans les débats de sécurité du pays. A quel point la frontière entre tech et stratégie militaire s’efface-t-elle aujourd’hui ? Quelles conséquences pour l’écosystème ?

La montée en puissance du lobbying technologique redéfinit les rapports de force entre industrie, pouvoir et sécurité nationale.

Le plus intriguant reste néanmoins la composition de l’équipe politique interne : bien que les cofondateurs Marc Andreessen et Ben Horowitz aient affiché un soutien à Donald Trump, le recrutement s’internationalise et se dépolitise officiellement, piochant aussi bien à droite qu’à gauche. Faut-il y voir la volonté de couvrir tous les futurs possibles, alors que la tech s’immisce dans des secteurs jusqu’ici chasse gardée de l’État, tels que la défense et l’industrie lourde ? Le recrutement de profils comme Anne Neuberger, ex-conseillère adjointe à la sécurité nationale, marque une nouvelle étape dans cette offensive vers les « secteurs dynamiques » américains, selon la communication officielle.

Mais l’argent suffit-il à garantir de l’influence ? L’exemple de Founders Fund rappelle que d’autres fonds, beaucoup moins actifs sur le terrain du lobbying officiel, réussissent pourtant à installer leurs réseaux jusque dans le Bureau ovale et au Pentagone. Les passerelles personnelles pèsent parfois autant que les dépenses déclarées. Chez a16z, on ne mise donc pas que sur les dollars : la société soutient aussi de nouveaux comités d’action politique (PACs), orientés par exemple vers l’IA, histoire de peser aussi sur les scrutins à venir.

Assiste-t-on ainsi à une nouvelle gouvernance de l’innovation américaine, où les fonds d’investissement dictent les grandes orientations, non seulement technologiques mais aussi géopolitiques ? Ou bien ces milliards ne servent-ils au final qu’à préserver les intérêts économiques de la Silicon Valley en se réinventant en “puissance douce” dans le jeu politique national ?

Dans un contexte où la technologie redéfinit, par ses avancées, aussi bien la guerre que l’économie, la présence croissante des fonds comme a16z à Washington pose plus que jamais question. Peut-on encore distinguer, aujourd’hui, la promotion d’une « innovation optimiste » d’une conquête du pouvoir politique ?

Source : Techcrunch

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