A sign on a door that says open as usual

Credits image : Miguel A Amutio / Unsplash

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OpenAI, championne de l’intérêt général ou nouveau géant sans scrupules ?

OpenAI est-elle encore fidèle à sa mission d’humanité, ou bien glisse-t-elle lentement du côté obscur de la tech ? Voilà la question que tout observateur du secteur se pose, alors que Chris Lehane, son nouveau patron de la communication – et véritable “maître du spin” depuis l’époque d’Al Gore et d’Airbnb – se démène pour vendre l’image d’une entreprise soucieuse du bien commun. Mais jusqu’où cette vitrine de vertu résiste-t-elle à l’examen, maintenant qu’OpenAI répète les mêmes recettes que les géants qui l’ont précédée ?

Lors d’un récent entretien sur une scène à Toronto, Lehane a joué son rôle à la perfection. Humilité, doutes nocturnes sur l’avenir de l’IA, plaidoyer pour plus de créativité accessible à tous… Tout le répertoire de la communication politique. Mais, franchement, qui pouvait croire qu’OpenAI était fondamentalement différente alors que l’entreprise multiplie les litiges juridiques contre ses critiques, exploite des villes déjà frappées par la précarité pour caler ses giga-datacenters, et ressuscite des célébrités décédées au profit de la viralité ?

Derrière la dernière controverse – le lancement de Sora, son générateur de vidéos présentant du contenu protégé par le droit d’auteur – se cache une stratégie assumée : tester les limites du supportable. Lehane a-t-il répondu franchement à la question sur ce choix risqué ? Non. Au lieu d’un mea culpa, on a entendu que l’outil “démocratise la créativité”, comme l’imprimerie autrefois, et que les ayants droit pouvaient initialement choisir d’être exclus… jusqu’à ce que l’entreprise opte pour un système d’intégration par défaut, inversant ainsi la logique traditionnelle du copyright.

OpenAI veut transformer la société avec l’intelligence artificielle, mais ses méthodes révèlent des tensions profondes entre ambition, éthique et pouvoir.

Peut-on vraiment parler d’innovation responsable, quand ce virage n’est finalement qu’un test grandeur nature des limites de l’acceptable par le public et la loi ? Quand on interroge Lehane sur la redistribution des richesses que ces modèles vont générer, il s’abrite derrière le concept de “fair use”, cette arme secrète de la domination techno-américaine, tout en admettant du bout des lèvres que de nouveaux modèles économiques restent à inventer… à tâtons.

Et que dire des communautés locales qui accueillent, bon gré mal gré, les méga-centres de calcul d’OpenAI, au prix d’une facture énergétique colossale et d’une pression croissante sur leurs ressources naturelles ? Lehane promet que ces investissements aideront à moderniser les infrastructures américaines. Mais les habitants d’Abilene ou Lordstown profiteront-ils vraiment de cette manne, ou finiront-ils par payer les pots cassés, pendant que Sora ingère des tera-watts pour fabriquer… des vidéos de stars décédées ?

Il y a aussi le volet éthique : la souffrance des proches confrontés à des deepfakes poignants, comme l’a dénoncé la fille de Robin Williams. Comment l’entreprise concilie-t-elle ces ravages humains avec son discours sur l’intérêt général ? Là encore, Lehane esquive, parlant de “procédés responsables” et d’une “coopération avec les gouvernements”, tout en concédant qu’il n’existe pas de mode d’emploi pour ce genre de problème.

Mais derrière le storytelling, la réalité rattrape la start-up star : OpenAI use-t-elle l’intimidation pour dissuader ses détracteurs, comme l’a vécu Nathan Calvin, juriste engagé dans la régulation de l’IA, qui a reçu un huissier émissaire de la part d’OpenAI à son domicile ? Fait inédit, même en interne, la ligne de fracture devient visible : certains collaborateurs osent exprimer publiquement leur malaise devant une entreprise qui semble parfois s’éloigner de sa mission originelle au profit de la puissance pure. Jusqu’où peut-elle aller ainsi sans briser la confiance, même de ses propres salariés ?

À l’heure où l’IA générale n’a jamais semblé aussi proche, ce malaise interne pose une question centrale : et si la plus grande menace pour l’éthique d’OpenAI n’était pas l’hostilité externe, mais le doute grandissant de ceux qui croyaient à sa mission ?

Source : Techcrunch

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