Où se dirige l’industrie aéronautique alors que des géants de la motorisation comme GE Aerospace investissent dans des start-up de l’aviation électrique ? Est-ce le début d’une nouvelle ère pour les avions hybrides, ou une simple stratégie de diversification face aux pressions environnementales et aux attentes du marché ?
L’annonce vient d’être faite : GE Aerospace s’apprête à investir 300 millions de dollars dans Beta Technologies, une jeune entreprise déjà remarquée pour sa plateforme d’avions électriques de nouvelle génération. Mais pourquoi un acteur aussi traditionnel que GE – historiquement roi des moteurs à réaction et turbopropulseurs – choisit-il maintenant de miser sur la propulsion hybride-électrique ? Quelles transformations cela annonce-t-il pour l’avenir du transport aérien et la mobilité dite « avancée » (AAM) ?
Regardons plus en profondeur le partenariat. GE apportera son expérience et son infrastructure massive pour le développement d’un turbogénérateur hybride inédit, en réutilisant des composants déjà éprouvés sur le marché mondial. Beta, pour sa part, mettra sur la table son expertise jeune et agile en propulsion électrique haute performance. Est-ce l’association de la tradition et de l’innovation, ou une alliance motivée par la peur de rater le prochain virage technologique ?
Le rapprochement entre leaders historiques et start-up innovantes révèle-t-il un changement de cap inévitable pour l’aviation mondiale ?
Les promesses sont alléchantes : plus d’autonomie, de charge utile et de performances pour les appareils du futur. Mais derrière ces arguments commerciaux, se cachent aussi de nouvelles batailles pour la certification des appareils, notamment l’Alia – l’avion vedette de Beta, décliné en version à décollage classique et en version eVTOL (décollage vertical 100% électrique). Est-ce que le soutien d’investisseurs comme Amazon et Fidelity, déjà embarqués dans l’aventure, suffira à convaincre les autorités et le grand public de la viabilité de ces machines ?
Ce partenariat n’est pas qu’une question d’argent. Si l’opération est validée par les régulateurs, GE pourra nommer un représentant au conseil d’administration de Beta. Cela traduit-il un réel engagement de la vieille industrie, ou une tentative de contrôle sur les innovations disruptives qui menacent ses positions historiques ?
Avec près de 1,45 milliard de dollars de financement, Beta sort clairement du lot parmi les start-up de l’aviation propre. Mais la vraie question qui se pose, alors que le secteur multiplie les alliances et suscite l’intérêt de poids lourds industriels : l’aviation hybride-électrique est-elle une révolution en marche, ou simplement une expérimentation de plus dans la longue quête de l’avion du futur ?
Source : Techcrunch




