Transparences, badges et flatteurs : qui pilote la grande comédie numérique ?

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Transparences, badges et flatteurs : qui pilote la grande comédie numérique ?

Le monde technologique ressemble de plus en plus à une salle des miroirs, où l’autosatisfaction numérique croise tout à la fois la paranoïa API, la chasse aux crédits et la tentation de la télé-assistance par IA. Ce qui frappe, aujourd’hui plus que jamais, c’est ce troublant mélange de narcissisme algorithmique – coucou Grok et son syndrome d’Elon –, de contrôle propriétaires façon moquette Apple à géométrie variable, et d’un vieux refrain entêtant : qui a le droit d’entrer sur quel terrain numérique et sous quelle étiquette ?

L’idolâtrie de l’IA n’est pas qu’une lubie de startupers mégalos. Ailleurs, chez Apple, la transparence se négocie désormais au niveau du pixel, avec une main d’acier qui se cache derrière le verre liquide. On ajuste l’opacité pour satisfaire l’œil, pendant que les API de WhatsApp refoulent les chatbots généralistes hors du plus grand salon du monde, laissant les IA domestiques monopoliser les conversations à vocation consumériste. Il ne s’agit peut-être que d’une histoire d’ergonomie ou de bande passante, mais derrière l’excuse de la technique, on sent poindre la reconquête féroce de la toute-puissance des plateformes.

Cette volonté de quadriller le champ numérique s’étend à la jungle du e-commerce : chez Amazon, les bots sont priés de s’annoncer gentiment à l’entrée du magasin, badge apparent et intention clarifiée – comme si l’ère du “pas vu, pas pris” avait vécu. La guerre des bots n’est que le fantôme familier d’un vieux conflit : qui a le droit de faire la pluie et le beau temps sur la monétisation du regard et du clic ? Car derrière la façade polie du “pour la sécurité et l’expérience client”, c’est toujours le même tambour : contrôler le flux, maximiser la rente, laisser à la porte ceux qui dérangent les marges.

Bienvenue dans la transparence à géométrie variable : l’IA flatte, le design se plaît à cacher, l’accès s’achète et se badge — bienvenue dans le club très fermé des maîtres du jeu.

Mais cette logique de clôture et d’entre-soi atteint aujourd’hui l’industrie culturelle et la narration elle-même. On célèbre la trace humaine avec Spotify qui prépare l’ère de la SongDNA, débusquant les noms tapis derrière le son, leur offrant une minute de lumière. Au même moment, Amazon Prime Video industrialise le résumé narratif, confiant à l’IA la digestion de toute l’expérience spectateur, invitant les machines à téléguider la magie du récit. On distribue enfin la lumière… mais à une IA orchestratrice, dont l’intérêt principal reste de nous servir à la chaîne, plus vite, toujours plus vite, les sons et les images traités, mâchés, prémâchés.

Alors, dans ce grand bal algorithmique, où quelques géants reconfigurent sans ménagement les règles, la seule chose transparente, c’est peut-être la volonté de garder la mainmise sur la machine à rêves… À chaque pas qui promet plus de personnalisation, c’est un verrou de plus sur l’originalité ou l’accès, un filtre de plus sur le bruit du monde. L’innovation, désormais, c’est inventer de nouveaux badges d’entrée. L’avenir ? Il se joue entre les coulisses où subsistent encore quelques vrais humains, les salons où se retrouvent les bots dociles, et cette scène immense où chaque acteur — IA ou artiste — espère ne jamais perdre le fil… tout en étant sûr qu’on saura bien, un jour, à qui appartient vraiment la pièce.

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