Les zones rurales américaines seront-elles un jour connectées au reste du monde grâce à l’internet haut débit ? C’est la question brûlante soulevée par le départ d’Evan Feinman, qui dirigeait le programme BEAD, un ambitieux projet de 42,5 milliards de dollars pour offrir un accès internet rapide aux zones rurales. Son départ n’est-il qu’un simple changement de garde, ou cache-t-il de profondes divergences quant à l’avenir de ce programme ?
Evan Feinman a quitté son poste vendredi après ne pas avoir été reconduit pour un nouveau mandat. Dans un email adressé à ses collègues, Feinman a exprimé ses inquiétudes quant aux modifications envisagées par la nouvelle administration, accusant celle-ci de vouloir privilégier une technologie qui offrirait des vitesses inférieures à un coût plus élevé pour les foyers, tout cela au bénéfice de l’homme le plus riche du monde, Elon Musk. Qui a vraiment intérêt à ces changements ?
Le BEAD, établi en 2021, est désormais au centre des débats. Avec l’arrivée de Howard Lutnick comme secrétaire au Commerce, une refonte du programme a été annoncée. Lutnick a déclaré que l’administration précédente n’avait « connecté personne à internet », appelant ainsi à une approche « tech-neutral ». Cela signifie-t-il le début de l’ère du satellite pour les zones rurales, en éclipsant la fibre optique ? Comment la vision de Lutnick influencera-t-elle la direction que prendra BEAD ?
S’éloigner de la fibre pour privilégier le satellite pourrait condamner l’Amérique rurale à une connexion médiocre.
Feinman a mis en garde contre l’abandon des exigences jugées « inutiles » dans le programme, et a insisté sur l’importance de ne pas détourner l’attention de la fibre optique. Ses craintes sont-elles justifiées ? Le changement de cap pourrait-il vraiment nuire aux foyers ruraux et aux petites villes, comme il le suggère ? Ces possibles revirements ne profiteraient-ils qu’à un seul homme, Elon Musk, tout en trahissant le rêve d’une connectivité nationale équitable ?
Howard Lutnick se montre très critique à l’égard des « mandats idéologiques » et des réglementations pesantes de l’administration précédente, tout en plaidant pour une ouverture aux solutions par satellite. Son approche tech-neutral rend-elle le débat vraiment équitable, ou masque-t-elle une préférence pour des solutions profitables à certaines entreprises, notamment Starlink ? À l’heure où l’accent est mis sur l’égalité numérique, cette redirection soulève de nombreuses questions.
Face à cette situation, la question centrale qui se pose est la suivante : l’administration actuelle prendra-t-elle une direction qui nuira à l’Amérique rurale pour favoriser des intérêts corporatifs ? Quelles seront les répercussions de ces choix pour les millions d’Américains encore non connectés ?
Source : Engadget