OpenAI cherche-t-il à redéfinir les règles du jeu dans sa relation ultra-stratégique avec Microsoft ? Telle est la question qui se pose alors que les dernières fuites d’informations révèlent une volonté affirmée de la start-up star de l’IA : réduire la part de revenus reversée à son principal investisseur et partenaire, d’ici 2030. Sur quoi s’appuient ces ambitions, et quels enjeux se cachent derrière cette évolution ?
Ce bouleversement intervient dans un contexte de réorganisation majeure annoncée par OpenAI. L’entreprise souhaite transformer sa branche à but lucratif en « public benefit corporation », c’est-à-dire une société d’intérêt public, tout en maintenant le contrôle via sa structure mère à but non lucratif. Mais faut-il y voir un simple ajustement cosmétique, ou une véritable prise d’indépendance face au géant de Redmond ? À quels risques s’expose OpenAI en changeant la donne aussi radicalement ?
Actuellement, Microsoft bénéficie d’un partage très avantageux : il reçoit 20% des revenus bruts générés par OpenAI. Pourtant, d’après les informations relayées par The Information, OpenAI projette de réduire ce pourcentage à 10% d’ici la fin de la décennie, au profit de l’ensemble de ses partenaires commerciaux – mais sans garantir à Microsoft la même exclusivité. Est-ce la marque d’un rapport de force qui s’équilibre, ou le signe d’un divorce en préparation ? Et quelles seraient les conséquences concrètes pour l’écosystème de l’IA ?
La réorganisation d’OpenAI pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs dans la tech mondiale.
À ce stade, l’avenir du partenariat reste incertain : Microsoft a injecté des dizaines de milliards dans OpenAI, acté par un contrat courant jusqu’en 2030, lui garantissant non seulement une part de revenus mais aussi l’accès exclusif aux API et aux technologies sur son cloud Azure. Si la multinationale ne valide pas la nouvelle structure, comme l’a confirmé Bloomberg, c’est probablement qu’elle entend défendre farouchement ses intérêts stratégiques. Peut-on vraiment imaginer Microsoft céder sans conditions sur une telle position de force ?
Interrogées sur la question, les deux entreprises se murent dans le silence pour l’instant. Mais ce bras de fer en coulisses interroge quant à l’avenir du leadership mondial en intelligence artificielle. Jusqu’où OpenAI peut-elle aller dans sa quête d’autonomie, sans risquer de froisser le géant qui a permis son essor ? Microsoft, de son côté, osera-t-il couper les ponts ou imposer des contreparties ?
Face à l’accélération fulgurante de l’IA générative, et ses enjeux géopolitiques, une seule certitude se dessine : la composition du duo OpenAI/Microsoft influencera durablement la compétition entre plateformes d’IA et la circulation des innovations. Reste à savoir à qui profitera vraiment cette refonte des rapports de force : aux start-up, aux utilisateurs, ou simplement aux actionnaires ?
Repenser le partage des richesses issues de l’intelligence artificielle, est-ce le signe d’un nouvel équilibre éthique ou un simple jeu d’influence entre titans du numérique ?
Source : Techcrunch
