« La vie, c’est comme une caméra : il faut sourire et se concentrer sur les bons moments. Mais il paraît qu’aujourd’hui, certaines caméras pourraient vous reconnaître avant même de sortir votre plus beau sourire ! »
Après quatorze ans passés dans les entrailles d’Intel, RealSense fait le grand saut et quitte le nid géant des semi-conducteurs. Non, ils n’ont pas été « débranchés » mais ont décidé de voler de leurs propres ailes comme des drones qu’ils contribuent à rendre plus intelligents ! Leur spécialité ? Les caméras à vision stéréoscopique, qui mixent deux images – un peu comme vos yeux, mais sans les cernes – pour donner aux robots une véritable perception 3D du monde. De quoi éviter que votre aspirateur-robot ne confonde votre chat avec une peluche… ou vice versa.
Mais RealSense, ce n’est pas que pour la high-tech ou les robots façon science-fiction. Cette technologie, dopée à l’infrarouge, sert aussi à de multiples usages inattendus : il paraît même que Chipotle surveille ses bacs à guacamole avec leurs caméras, histoire de ne jamais être à court de sauce piquante pendant le rush du midi ! Et dans les fermes aquacoles, les poissons eux-mêmes sont comptés en 3D. Papa Intel doit être fier – ou jaloux ?
Pour Nadav Orbach, CEO intrépide de RealSense et ex-architecte de processeurs chez Intel, cette navigation hors du navire-mère est le fruit d’une longue réflexion : depuis 2011, la vision 3D faisait office de terrain de jeu pour l’équipe, sans vraiment savoir dans quel domaine elle cartonnerait. Après avoir touché à tout (reconnaissance de gestes sur PC, téléphones…), c’est finalement la robotique qui tient la palme. Mais ne vous y trompez pas : 3 000 clients, ce n’est pas juste des robots qui dansent, ce sont aussi des entreprises humaines qui veulent voir plus loin que le bout de leur capteur.
L’avenir n’est pas en noir et blanc : chez RealSense, il est en 3D, bourré d’IR, et bourdonne d’idées neuves.
Ce boom soudain de la demande — porté par l’essor de l’IA, qui, comme tout le monde, a bien besoin d’y voir plus clair — a posé une question qui gratte : et si RealSense pouvait accélérer sans la lourdeur d’un géant comme Intel ? D’où le spin-off, officiellement encouragé par l’ex-CEO Pat Gelsinger. Au passage, RealSense en a profité pour lever 50 millions de dollars, pas mal pour aller faire ses courses en composants… et en embauches. Même un ex-vétéran d’Intel peut découvrir les joies, et les sueurs froides, du pitch devant les investisseurs. À croire que le passage au « côté CEO » donne des sueurs bien réelles.
Pour l’avenir ? RealSense promet d’investir son trésor de guerre dans le développement commercial et l’amélioration de sa technologie. Le Graal ? Assurer la sécurité des interactions entre humains et robots, et affiner les systèmes de contrôle d’accès à la sauce futuriste (« Désolé, votre IA n’a pas le droit d’entrer sans badge »). Orbach se dit enthousiaste et plutôt serein, entouré d’une équipe qui a déjà pris quelques claques entrepreneuriales dans sa vie.
Derrière cette séparation, pas d’histoire de famille meurtrie au sens dramatique du feuilleton tech : Intel Capital soutient encore la boîte, on reste donc dans le clan, même si le petit est parti voler de ses propres caméras. Quand la réalité prend du relief, qui sait ce qu’on pourra compter demain : les poissons, les sauces, voire les sourires en open space ?
En tout cas, RealSense nous prouve qu’il vaut mieux voir le monde en volume… que finir à plat !
Source : Techcrunch




