Paramount+ cherche-t-il à attirer une nouvelle vague d’abonnés avec une promotion aussi spectaculaire que soudaine ? Cette semaine, le service de streaming a lancé une offre fracassante : deux mois d’abonnement pour seulement 2 dollars, soit un dollar par mois, toutes formules confondues — mais seulement pour quelques heures encore. Un prix aussi bas peut-il suffire à challenger les géants du secteur, ou s’agit-il d’un simple coup marketing pour booster ses chiffres en pleine saison estivale ?
Ce qui étonne, c’est que l’offre s’applique aussi bien à la formule Essential (avec publicités) qu’à la Premium (sans pubs). Faut-il y voir une tentative désespérée de séduire de nouveaux utilisateurs, ou Paramount+ espère-t-il réellement que ces deux petits dollars convaincront de rester après la période promotionnelle ? Les économies annoncées — 14 dollars pour l’Essential, 24 pour la Premium — suffisent-elles à détourner le regard des nouveautés, alors que les contenus exclusifs s’amenuisent du côté de la franchise Star Trek ?
Il est vrai que Paramount+ figurait récemment parmi les meilleures plateformes de streaming selon certains comparateurs. Pourtant, la marque souffre d’une érosion de ses contenus phares : la série « Star Trek: Strange New Worlds » annonce déjà sa fin prochaine avec une cinquième saison tronquée, laissant la place à la future « Starfleet Academy ». Face à la concurrence acharnée et à la multiplication des offres limitées, quel avenir pour une plateforme qui a bâti son image sur un univers désormais en retrait ?
Cette opération séduction de Paramount+ soulève autant de questions sur l’avenir du streaming que sur celui de ses propres franchises.
Mais au-delà de la science-fiction, Paramount+ mise aussi sur la diversité : des séries comme « Knuckles » (issue de la saga Sonic) ou le polar « Tulsa King » enrichissent son catalogue, ainsi que l’accès aux créations CBS — de « The Amazing Race » à « Blue Bloods » ou la franchise CSI. Cette pluralité sera-t-elle suffisante pour fidéliser les abonnés au-delà des deux premiers mois ? Ou s’agit-il simplement d’alimenter un cycle où l’on teste, profite, puis résilie avant l’échéance automatique ?
Rappelons un point crucial : sans oublié d’annuler à temps, l’abonnement se renouvelle automatiquement et au tarif plein. Paramount+ compte-t-il sur la distraction des utilisateurs pour transformer cette « bonne affaire » en ressource stable ? Existe-t-il encore un public prêt à s’engager sur le long terme, ou sommes-nous entrés dans l’ère du zapping perpétuel, où chaque nouvelle plateforme doit redoubler d’inventivité ?
Pour les chasseurs de bons plans, il peut être tentant de sauter sur l’occasion. Mais combien sont-ils, ces spectateurs volatiles qui sautent d’offre en offre, sans jamais vraiment investir dans l’écosystème d’une plateforme ? Ce modèle promotionnel peut-il réellement s’inscrire dans la durée, ou n’est-il qu’un miroir aux alouettes qui masque la difficulté croissante à fidéliser une audience exigeante et mobile ?
En définitive, la question demeure : cette stratégie ultra-agressive de Paramount+ marque-t-elle réellement un tournant dans la guerre du streaming, ou n’est-ce que la manifestation du désarroi grandissant des acteurs secondaires face à un marché saturé, en constante recomposition ?
Source : Engadget




