« Si la diplomatie technologique était un sport, le conflit Nvidia/Chine aurait déjà décroché la médaille d’or du yo-yo ! » Accrochez-vous, car l’histoire des puces AI Nvidia, made in USA, partie pour la Chine, est aussi épicée qu’un dîner à un million de dollars chez Mar-a-Lago.
Il y a de ça quelques mois, Nvidia, la superstar des processeurs pour intelligence artificielle, a dû jouer à saute-mouton avec la politique américaine : restriction, bannissement, puis… retournement de veste express. Après un repas somptueux avec l’ancien Président Trump (servi avec un soupçon de lobbying à la sauce géopolitique), Nvidia a ressorti ses dossiers pour demander l’autorisation de vendre de nouveau ses fameuses puces H20 à la Chine. Comme quoi, l’indigestion locale peut parfois relancer l’appétit global !
Ces puces, n’ayant pas le titre de “plus puissantes du monde” chez Nvidia, sont néanmoins le joyau le plus performant que la firme puisse légalement exporter en Chine. Parfaites pour faire tourner des IA déjà dressées, elles sont prisées par les géants Batx, — ByteDance, Alibaba, Tencent, & co — qui se sont rués sur leurs stocks avant que la douane ne rabaisse son rideau. Autant dire qu’un outil à la fois rapide, conforme et bardé du “Nvidia touch” côté logiciels, ça ne se laisse pas filer.
Les relations entre États et entreprises high-tech, c’est un peu comme les microprocesseurs : il faut savoir gérer la chaleur.
En avril, Washington sort le grand jeu : place aux restrictions façon “pas touche au turbo chinois”. Un pain de 15 à 16 milliards de dollars qu’auraient pu perdre les ventes de Nvidia… Puis, pouf ! Quelques promesses d’investissement en serveurs américains plus loin, et Trump retire (temporairement) son veto : retour à l’envoyeur pour des ventes stratégiques. On n’est jamais à l’abri d’un changement d’avis présidentiel entre le fromage et le dessert.
Au passage, pas de jaloux pour les critiques : pendant que certains élus fulminent et clament que ces allers-retours sabotent la lutte contre les (supposés) progrès de l’IA en Chine, d’autres rappellent que même interdits, certains modèles Nvidia s’invitent chez les entrepreneurs chinois via d’ingénieuses portes latérales. Et si besoin d’une piqûre de rappel sur l’innovation locale, DeepSeek a récemment bluffé le monde avec un modèle révolutionnaire propulsé par… eh oui, les puces H800, cousines super-vitaminées du H20.
Dans ce grand remake de la géopolitique puçale, Jensen Huang, big boss de Nvidia, fait le tour des capitales et prêche la bonne parole de l’IA bénéfique pour les “business et la société”. Faut-il le croire sur parole ? Avec les milliards qui valsent, difficile de séparer la morale de la carte mère.
En attendant la prochaine pirouette réglementaire, une chose est sûre : faire danser les serveurs entre Washington et Pékin est devenu un art. Et à ce rythme, le bal des semi-conducteurs n’est pas près de s’arrêter… Alors, qu’on soit pro-bouclier ou anti-verrouillage, une chose est certaine : chez Nvidia, on ne perd jamais la puce !
Source : Techcrunch




