« Un robot qui livre des sushis peut-il aussi trimballer des roues de voiture ? » Voilà une question que Cartken a décidé de prendre au sérieux… et le résultat, c’est loin d’être du “déjà-vu sur le trottoir” ! À l’heure où certains rêvent de robots qui plient le linge ou tondent la pelouse, d’autres repensent carrément la chaîne logistique des usines. Cartken, l’inventeur des boîtes à roulettes qui transportent déjà vos burritos sur les campus américains, joue désormais dans la cour des grands industriels.
Il faut dire que derrière le carton à pizza se cache parfois une bonne idée business : Christian Bersch, co-fondateur de Cartken (et ex-Google, pour ceux qui collectionnent les CV impressionnants), confie que la transition vers l’industrie n’était jamais très loin dans leur roadmap. L’appel du pied de quelques entreprises, prêtes à confier leurs circuits de production aux robots gourmands, a suffi à convaincre la start-up de sortir du campus pour rentrer dans l’usine.
La rencontre décisive ? Un test chez ZF Lifetec, géant allemand de la pièce automobile. D’un simple déplacement d’échantillons, le petit robot-marmite (littéralement un Igloo sur roulettes) est vite devenu le roi du tapis roulant. Résultat : chez Cartken, on a réenvisagé la mission et ouvert grand les portes du secteur industriel… tout en continuant bien sûr à livrer makis et burgers sur les campus, histoire de ne pas perdre la main (et la faim).
Les robots de la livraison passent de la frite à la vis sans perdre la moindre calorie d’intelligence artificielle.
La magie, c’est que l’IA qui sait bousculer les étudiants pressés sait aussi manier les chariots d’usine. Faire passer un robot du trottoir à l’atelier ? Quelques réglages, et hop : voilà un Hauler de 300 kg sorti, une version musclée de leur Courier (celui qui supporte 20 kg de nachos, pour référence). Mieux encore : l’équipe planche désormais sur un mini-chariot élévateur autonome. C’est Ikea qui va être jaloux…
Soutenus par 20 millions de dollars bien investis et un carnet d’adresses où 468 Capital côtoie Vela Partners, Cartken a désormais de vrais relais hors des campus. Exemple : la collaboration renforcée avec Mitsubishi et son écosystème industriel japonais. Melco Mobility Solutions a sauté sur l’occasion en commandant pas moins de 100 robots Hauler pour ses usines. Comme quoi, les robots qui faisaient la tournée des sushis tokyoïtes font aujourd’hui la tournée des usines du Japon.
L’ambition ne s’arrête pas là. Entre deux navettes de médicaments ou de pièces détachées, Cartken continue tout de même à faire tourner ses robots sur les derniers kilomètres du secteur alimentaire. Mais le cœur de la croissance et du développement est clairement du côté des usines et des flux “sérieux”. On pourrait presque dire que c’est le même robot… mais pas la même sauce !
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un robot Cartken entre deux bâtiments, demandez-lui s’il transporte des nuggets ou des écrous : vous pourriez être surpris. Chez Cartken, on ne fait pas les choses à moitié. Ou devrions-nous dire à « moitié-moitié »… industrielle et gourmande !
Source : Techcrunch




