« La sécurité, c’est comme une ceinture : on ne s’en rend compte qu’on en a besoin quand c’est trop tard ! » Amis tech-addicts et aventuriers urbains, préparez-vous à boucler votre ceinture, car Uber déploie une nouvelle fonctionnalité qui va (peut-être) changer la donne… ou du moins, l’ambiance dans vos trajets nocturnes à Los Angeles !
Pour la petite histoire, cela fait déjà six ans que la fonctionnalité « préférence femmes » d’Uber circule en douceur dans quarante pays — une tournée mondiale discrète façon Beyoncé. Des rizières indiennes aux plages brésiliennes, en passant par les grandes artères du Mexique et du Canada, les conductrices pouvaient choisir d’embarquer uniquement des passagères. Mais voilà que cette option débarque enfin aux États-Unis pour une tournée pilote à Detroit, Los Angeles et San Francisco. Il était temps ! Les Américains commençaient à se demander s’ils n’avaient pas été oubliés dans le grand album Panini d’Uber.
Concrètement, les femmes qui réservent une course Uber pourront désormais sélectionner « femmes conductrices » depuis leur appli, ce qui augmentera leurs chances — mais pas leur temps d’attente, du moins on l’espère — de grimper à bord d’une voiture conduite par une femme. Les conductrices, elles, peuvent aussi activer ou désactiver cette préférence pour n’embarquer que des femmes, ou ouvrir leur offre à tous. Petit clin d’œil à la flexibilité : la conductrice peut changer d’avis quand elle le souhaite, comme un passager indécis devant un rayon biscuits.
Entre sécurité et inclusion, parfois, il faut choisir la bonne voie… ou plutôt, la bonne voiture.
Mais pourquoi tant d’efforts ? Eh bien, il ne faut pas se voiler la face : la sécurité est le nerf de la guerre chez les géants du VTC ! Uber, tout comme son rival Lyft, a longtemps été la cible d’inquiétudes, parfois justifiées, à cause de cas d’agressions sexuelles et de violences. Même si ces incidents restent rares au regard des 1,8 milliard de trajets de 2021 et 2022, la question fait régulièrement la une et alimente la méfiance. Uber, jamais avare d’options tech, a dégainé ces dernières années badges d’identification, enregistrements audio/vidéo et maintenant, l’option du genre au volant.
Le bon côté de la médaille, c’est que depuis que l’entreprise rapporte officiellement ses chiffres, les agressions sexuelles ont nettement chuté : de 5 981 cas en 2017-2018 à 2 717 sur la période 2021-2022. Réjouissant, certes, mais la route reste longue (bien plus qu’un ride Los Angeles-San Francisco en pleine heure de pointe, c’est dire).
Au-delà de la sécurité, il y a un autre objectif caché : attirer plus de conductrices sur la plateforme. Actuellement, seulement un chauffeur sur cinq est une femme chez Uber. On le sait, les applications aiment les statistiques inclusives pour épater les régulateurs et rassurer les investisseurs ! En donnant du pouvoir de décision aux utilisatrices et conductrices, Uber espère bien faire grimper les chiffres… des deux côtés du volant. Mais soyons honnêtes, l’inclusion, c’est surtout bon pour le business.
Fun fact : même si Uber a dégainé la fonctionnalité « préférence femmes » la première à grande échelle, c’est bien Lyft qui a grillé la politesse à Uber sur le marché américain avec son propre « matching féminin » lancé un an plus tôt. Comme quoi, même dans la course à la parité, mieux vaut ne pas crier victoire trop vite… sous peine de rater le tournant à la prochaine intersection !
Allez, sur ce, bon voyage à toutes — car après tout, dans le monde des VTC, celui ou celle qui conduit, c’est celui ou celle qui a la main sur la course… et sur la route !
Source : Techcrunch




