« Mieux vaut acheter trop grand maintenant que d’avoir des remords plus tard ! » C’est probablement ce que s’est dit Skydance en sortant sa gigantesque tirelire pour s’offrir Paramount Global et ses filiales – l’ensemble pesant la bagatelle de 8 milliards de dollars. Oui oui, vous avez bien lu ! Un rachat XXL qui fait saliver même les plus blasés des analystes… et apparemment, la FCC (Federal Communications Commission) n’a pas trouvé mieux que d’offrir un feu vert plus vif que celui d’un écran plasma flambant neuf.
La FCC, avec son président Brendan Carr en chef d’orchestre, s’est montrée toute guillerette à l’idée d’avoir un vent nouveau sur le vieux CBS Network. Carr a salué les « engagements écrits » de Skydance pour garantir une « diversité de points de vue » (comprendre : plus de débats animés et moins de monologues soporifiques). À noter, la petite cerise sur le gâteau : Skydance promet de ne pas créer de programmes DEI (diversité, équité, inclusion)… mention qui soulève autant les sourcils que de questions.
Mais trop beau pour être simple ! Ce joli conte d’été cache, derrière les confettis, une polémique bien juteuse. Récemment, Paramount avait accepté de régler à l’amiable un procès de 16 millions de dollars déposé par Donald Trump après une interview de Kamala Harris sur CBS en 2020 (il trouvait que le montage n’était pas à son goût, comme les frites à la cantine). Les juristes pensent que ce chèque inhabituel était un ticket d’entrée déguisé pour faciliter l’accord avec Skydance auprès des régulateurs… Comme quoi, dans la tech et les médias, tout finit toujours à la caisse !
L’achat d’un géant des médias, c’est parfois un vrai film à suspense entre promesses, règlements de comptes et rebondissements inattendus.
Mais tout le monde n’a pas apporté son pop-corn. Anna M. Gomez, commissaire à la FCC, a fait entendre un solo bien différent. Selon elle, l’agence aurait mis la pression pour forcer Paramount à régler ce procès privé, un geste qui, pour elle, s’apparente à une érosion dangereuse de la liberté de la presse. Gomez tire même la sonnette d’alarme : « C’est un précédent grave ! » L’indépendance des rédactions américaines passera-t-elle par la case censure ? Le débat est ouvert… et animé.
Paramount, de son côté, explique que les fonds du règlement ne sont destinés ni de près, ni de loin à Trump lui-même, mais iront « pour le futur musée présidentiel » (le musée du montage vidéo raté ?). Sous ses airs de grooming corporate, cette fusion titanesque cache surtout des enjeux de pouvoir, des critiques frontales sur l’impartialité et des inquiétudes sur une éventuelle mainmise politique sur les ondes… On a vu plus Disney, comme dénouement.
Alors, Skydance va-t-il réellement transformer CBS en un oasis de diversité d’opinions ? Ou la magie du rachat se dissipera-t-elle une fois les feux de la rampe éteints ? Si l’histoire récente des médias américains nous apprend bien une chose, c’est que rien n’est jamais gravé dans le marbre, sauf peut-être les « terms & conditions ». Bref, restez connectés, car dans ce feuilleton, c’est quand on croit que tout est réglé qu’un nouveau rebondissement débarque !
En attendant, saluons la manoeuvre de Skydance — qui vient de prouver qu’en matière de fusions et d’acquisitions, il vaut parfois mieux voir grand… surtout devant Paramount !
Source : Engadget




