La nourriture prête-à-manger personnalisée va-t-elle conquérir le monde ? C’est la question qu’on se pose aujourd’hui devant la croissance fulgurante de Calo, la startup alimentaire du Moyen-Orient qui vient tout juste de lever 39 millions de dollars supplémentaires lors d’un tour de table mené par AlJazira Capital. Mais qu’est-ce qui attire autant les investisseurs, et comment Calo compte-t-elle s’imposer, notamment sur le marché britannique aussi compétitif ?
Calo a-t-elle trouvé la formule secrète du succès en mariant la technologie à la nutrition personnalisée ? Avec une croissance du chiffre d’affaires approchant les 100 % et plus de 10 millions de repas délivrés l’an dernier dans plusieurs pays du Golfe, l’entreprise s’appuie aujourd’hui sur ces résultats pour justifier sa stratégie d’expansion. Mais un chiffre d’affaires en forte hausse est-il suffisant pour réussir à l’international, notamment face à des géants comme Just Eat ou Deliveroo ?
En rachetant récemment deux services britanniques, Fresh Fitness Food et Detox Kitchen, Calo a affiché clairement ses ambitions : s’implanter au Royaume-Uni sans perdre de temps à reconstruire la chaîne logistique. Pourtant, intégrer deux sociétés tout en conservant le personnel et en adaptant sa technologie, est-ce vraiment une mince affaire ? Ahmed Al Rawi, le fondateur, défend sa vision, mais le marché sera-t-il aussi réceptif outre-Manche que dans les Émirats ?
La croissance rapide de Calo prouve-t-elle que l’appétit pour l’alimentation tech et personnalisée ne connaît pas de frontières ?
Le choix du Royaume-Uni n’est pas anodin. Après avoir étudié une cinquantaine d’acteurs mondiaux de la « meal subscription », Calo estime que ce marché est le prochain terrain de jeu à conquérir. Mais entre la promesse de multiplier son chiffre d’affaires par dix et la concurrence féroce de services établis et de start-ups comme Gusto ou Wicked Kitchen, comment Calo compte-t-elle réellement saisir sa part du gâteau ?
Une stratégie de croissance agressive peut-elle suffire sans une présence locale solide ? Pour rassurer ses nouveaux clients, Calo a préféré ne licencier personne lors de l’intégration de Fresh Fitness Food et Detox Kitchen. Mais cette approche prudente est-elle durable alors que la startup ambitionne d’accélérer fortement la cadence de livraisons dans Londres, puis dans tout le pays ?
Calo ne s’arrête pas là : elle explore aussi des partenariats « physiques », du retail jusqu’à des bundles avec des chaînes de salles de sport pour proposer une expérience santé complète. Cela pourrait-il devenir la nouvelle norme pour séduire des consommateurs de plus en plus exigeants, ou ne s’agit-il que d’un effet de mode, surfant sur la vague de la « healthtech » et de la « foodtech » ?
Alors que la startup ne cache pas vouloir encore agrandir sa famille par des acquisitions internationales et étoffer sa présence avec des kiosques et magasins, on peut se demander combien de temps ce rythme pourra s’installer dans la durée. Les bouleversements qui agitent le secteur de la foodtech, entre surenchère technologique et bataille pour la fidélisation, pourraient-ils bientôt atteindre un plafond de verre ?
Finalement, dans cette quête à la domination d’un marché mondialisé et très concurrentiel, jusqu’où Calo sera-t-il prêt à aller pour imposer son modèle d’alimentation innovante ?
Source : Techcrunch




