La course à l’autonomie urbaine va-t-elle s’accélérer à Dallas en 2025 ? Voilà la question que tout le monde se pose depuis l’annonce fracassante de Waymo sur l’implantation de son service de robotaxis dans la mégalopole texane. La filiale d’Alphabet n’a déjà plus rien d’un simple laboratoire de Silicon Valley : elle redéfinit, ville après ville, la mobilité du futur. Mais pourquoi Dallas ? Et ce partenariat inédit avec Avis Budget Group, est-ce le coup de pouce opérationnel déterminant ou une stratégie de conquête à large échelle ?
Au lieu de gérer seule sa flotte, Waymo s’allie donc à Avis Budget Group, un acteur historique de la location automobile. Pour la première fois, une entreprise comme Avis va assurer la gestion, la maintenance et la recharge des Jaguar I-Pace électriques et autonomes de Waymo. Les usagers, eux, continueront de commander leur véhicule via une application. S’agit-il d’un simple test ou bien d’une nouvelle ère pour la gestion de flottes autonomes à grande échelle ? Les enjeux en matière de logistique, de rentabilité et d’expansion géographique semblent immenses.
Ce n’est pas la première fois que Waymo collabore avec d’autres firmes — on se rappelle de ses projets avec Uber à Austin et Atlanta ou encore avec Moove à Phoenix. Mais jamais un loueur de voitures n’avait été aussi impliqué. Cette alliance préfigure-t-elle une multiplication des déploiements dans d’autres métropoles américaines ? D’ailleurs, le porte-parole de Waymo, Chris Bonelli, n’y va pas par quatre chemins : pour lui, cette coopération accélérera l’arrivée de leurs technologies tout en maîtrisant les coûts. Peut-on s’attendre à une déclinaison rapide de ce modèle, avec d’autres grandes villes en ligne de mire ?
Waymo et Avis ambitionnent de transformer la mobilité urbaine grâce à une gestion sans précédent des flottes autonomes.
La nouvelle ne sort pas de nulle part. Waymo cartographie depuis plusieurs mois les rues de Dallas, multipliant les tests de ses véhicules bardés de capteurs. Mais comment l’entreprise compte-t-elle gérer la transition vers des trajets entièrement autonomes sur des avenues complexes, au sein d’une circulation notoirement imprévisible ? Aucune date précise de lancement, ni chiffre sur la taille de la flotte n’ont filtré… mais les ambitions sont claires : ils veulent passer rapidement à plusieurs centaines de véhicules. Le pari est-il risqué dans une ville où mobilité rime encore trop souvent avec embouteillages et voitures individuelles ?
De son côté, le PDG d’Avis Budget Group, Brian Choi, y voit clairement l’opportunité de bouleverser son cœur de métier : « Une étape charnière, notre passage de loueur à gestionnaire de mobilité globale », déclare-t-il. Au-delà du discours, ce type de collaboration va-t-il favoriser l’émergence de nouveaux standards dans la mobilité urbaine autonome ? D’autant plus que Waymo ne compte pas s’arrêter là, prévoyant dès l’an prochain de s’implanter à Washington, D.C., et Miami. Signe d’une guerre d’expansion sans merci entre géants du secteur ?
Aujourd’hui déjà présente à Austin, Atlanta, Los Angeles, Phoenix et dans la baie de San Francisco, la firme poursuit une stratégie d’essaimage agressive. Waymo veut-elle, grâce à des alliances inédites avec des opérateurs historiques de la mobilité, verrouiller le marché face à la concurrence, alors que l’écosystème robotaxi est en pleine ébullition, notamment en Chine et sur la côte Est ? Et surtout, comment le public texan accueillera-t-il cette révolution silencieuse des rues automatisées ?
La vraie question derrière tous ces investissements et ces démonstrations high-tech reste pourtant la même : Dallas est-elle prête à lâcher le volant et à faire confiance à l’intelligence artificielle pour ses déplacements quotidiens ?
Source : Techcrunch




