A silver jet sitting on top of an airport tarmac

Credits image : Hermeus / Unsplash

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Les startups de défense européennes peuvent-elles enfin briser le plafond de verre ?

Est-il possible pour une jeune startup grecque de défier les géants américains du secteur de la défense et de percer sur la scène européenne ? C’est la question fondamentale qui se pose face au parcours étonnant de Dimitrios Kottas, ingénieur talentueux ayant quitté Apple pour lancer Delian Alliance Industries à Athènes. Pourquoi quitter la Silicon Valley et le confort d’Apple pour se lancer dans ce qui semble être une mission impossible ?

Trois ans après ce choix radical, Delian ne propose pas seulement des tours de surveillance solaires surveillant les frontières grecques et détectant des incendies sur des îles isolées. La startup greffe maintenant des ambitions bien plus larges : des drones marins et aériens, autonomes et furtifs, prêts à se déployer « de nulle part » contre toute menace. Mais une autre question se pose alors : pourquoi Kottas mise-t-il sur l’Europe, un marché notoire pour sa fragmentation, ses barrières nationales et sa méfiance vis-à-vis des nouveaux venus ?

Ce courant d’inspiration n’est pas uniquement technologique. Kottas confie avoir perdu le sommeil en observant les conflits émergents à la frontière de l’Europe, mais aussi en constatant le retard critique des armées européennes face aux enjeux actuels. L’explosion du secteur de la défense ne suffit-elle pas aujourd’hui à balayer la frilosité et à ouvrir la porte à des startups nationales, capables d’imaginer des solutions inédites et, surtout, rapidement déployables ?

La clé sera-t-elle d’accorder finalement plus d’importance à la technologie et à la proximité qu’à la nationalité du fournisseur ?

Inspiré par des modèles américains tels qu’Anduril, Delian parie sur la flexibilité et la rapidité, proposant par exemple des torpilles autonomes pouvant rester des mois sur le fond marin avant d’être activées. Mais si l’innovation semble au rendez-vous, pourra-t-elle jamais vraiment convaincre une Europe habituée à protéger férocement ses industriels historiques, alors même que les États-Unis font pression pour que le Vieux Continent continue d’acheter américain ?

Certes, la récente levée de fonds de 14 millions de dollars témoigne d’un réel intérêt des investisseurs. Cependant, la réalité commerciale s’avère bien plus rude : candidater à des appels d’offres en Allemagne ou s’implanter en France reste un parcours d’obstacles. Les initiatives telles que Safe ou ReArm Europe suffiront-elles à permettre une coopération transfrontalière effective, ou s’agit-il simplement de vœux pieux ?

Face à cette résistance institutionnelle, Kottas insiste : il existe déjà des exemples de réussite. Des entreprises comme Tekever au Portugal ou Quantum Systems en Allemagne se sont hissées face à des géants américains, malgré des moyens dix fois moindres. Est-ce le signe d’un véritable frémissement, ou ces succès restent-ils des exceptions dans un océan d’inertie ?

Au fond, ce qui distingue peut-être le plus Delian et son fondateur, c’est un engagement viscéral, largement absent chez les titans américains de la défense, souvent détachés des réalités du terrain européen. Créer des armes susceptibles de protéger son voisin ou sa propre famille motive-t-il autrement qu’équiper des belligérants anonymes à l’autre bout du monde ? Cette proximité émotionnelle pourrait-elle devenir le nouvel avantage stratégique des startups européennes ?

Ainsi, à l’heure où les lignes bougent, une fois encore une question persiste : la technologie, portée par des entrepreneurs déterminés et ancrés localement, pourra-t-elle réellement transcender les murs invisibles de la défense européenne et imposer une nouvelle génération d’acteurs ?

Source : Techcrunch

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