« Pourquoi les fusées ne racontent-elles jamais leur journée ? Parce qu’elles auraient trop de points de pression à décompresser ! » Voilà qui pourrait résumer l’ambiance chez SpaceX ces derniers temps, où la tension ne se mesure pas seulement en bars mais aussi en actions en justice.
Décollage immédiat dans l’épineuse affaire du moment : Robert Markert, un employé de longue date chez SpaceX, a tiré la sonnette d’alarme sur des conditions de récupération de coiffe qualifiées de potentiellement mortelles. Au lieu d’être décoré du badge du courage, il a eu droit à… un licenciement. Motif officieux ? Un rapport coût-efficacité qui aurait fait pâlir d’envie un tableur Excel.
Mais Markert n’est pas le seul à avoir senti que l’oxygène commençait à manquer dans les bureaux : un certain David Lavalle, plombier de profession et marathonien de la douleur (colonne vertébrale abîmée, épaule récalcitrante, pied fracturé), accuse lui aussi SpaceX de l’avoir mis à la porte après avoir tenté de faire valoir ses droits, et ce, alors même qu’une vague de licenciements frappait surtout les employés les plus mûrs de la constellation.
Chez SpaceX, quand le programme décolle, ce sont parfois les employés qui atterrissent sans parachute.
Alors que le Starship tente péniblement de quitter la gravité terrestre pour satisfaire la NASA et les ambitions internet de Musk, la culture d’entreprise semble moins tournée vers la conquête spatiale que vers le sprint productiviste. Selon Markert, les techniciens seraient parfois priés de bosser jusqu’à 20 jours d’affilée – mais, rassurez-vous, le planning passe avant tout (même devant le calendrier lunaire, c’est dire).
Proposer des formations et certifications ? Quelle idée rétrograde, à l’heure où l’on vise Mars sans GPS ! Le management aurait répondu qu’il n’était pas question de « perdre du temps ou de l’argent » sur ce genre de détails humains. Quant à la sécurité, elle aurait surtout servi de pion sacrifié sur l’échiquier budgétaire.
Du côté de Lavalle, son licenciement est tombé neuf jours après une demande de congé maladie. Un hasard ? Difficile à croire, surtout dans une entreprise où les ouvriers cassés semblent se retrouver plus vite au sol que la Falcon 9 en phase d’atterrissage.
Le dossier se corse encore plus quand on apprend, chiffres à l’appui, que le taux de blessures chez SpaceX surpasse celui de ses rivaux : 4,27 accidents pour 100 employés à la Starbase texane en 2024, contre une moyenne industrielle de 1,6. Mention spéciale pour les opérations de récupération sur la côte ouest, où on tutoie les sommets avec un taux de 7,6 — la sécurité s’y fait décidément la malle plus vite qu’un satellite hors orbite.
En résumé, chez SpaceX, si la conquête spatiale n’attend pas, la prudence, elle, semble parfois restée clouée au sol. On espère pour les équipes que les prochaines fusées auront, elles, des airbags pour tous : il serait temps que l’esprit d’équipe prenne un peu plus de hauteur… avant que tout le monde finisse sur le carreau. Après tout, chez SpaceX, on devrait savoir qu’il vaut mieux prévenir que guérir… ou finir licencié pour cause de « dé-boulonnage » intempestif !
Source : Techcrunch




