« Qui contrôle la puce contrôle le monde… ou au moins, la file d’attente à la FNAC le jour des sorties d’iPhone. » Chez SixSense, une startup singapourienne aussi pointue que l’aiguille de votre grand-mère, on s’est mis en tête de détecter les faiblesses des puces électroniques avec une solution presque plus intelligente que la calculatrice de votre prof de maths au collège.
Menée tambour battant par le duo de génie Akanksha Jagwani (CEO) et Avni Agrawal (CTO) – la première swingue entre automatisation et contrôle qualité comme un robot en discothèque, la seconde triture l’IA et les secrets industriels comme personne –, SixSense a déjà convaincu les investisseurs de miser sur elle à hauteur de 12 millions de dollars, dont 8,5 millions tout récemment, grâce à des pointures du capital-risque comme Peak XV’s Surge.
Leur idée ? Transformer le tsunami de datas qui submerge les usines de semi-conducteurs en véritables superpouvoirs pour éviter les défauts de fabrication, avant même qu’un humain n’ait eu le temps de crier « court-circuit ! ». Car aussi surprenant que cela puisse paraître, l’industrie des chips, réputée pour son sérieux, reste attachée à ses méthodes manuelles, ses tableurs poussiéreux et ses post-its couleur pastel pour trouver l’origine des bugs.
La révolution numérique commence souvent là où s’y attend le moins : entre deux robots, une IA déboule et met tout le monde d’accord.
SixSense se glisse dans la brèche comme un spyware bien intentionné : sa plateforme prévient les ingénieurs dès qu’un défaut pointe le bout de son transistor, propose une analyse des causes et prédit les pannes sans avoir besoin d’être un data scientist de la Silicon Valley. Ici, pas une seule ligne de code à écrire : les ingénieurs du quotidien peuvent peaufiner les modèles d’IA dès le lundi matin, entre deux cafés, et repartir avec des outils prêts à l’emploi en 48h chrono.
Évidemment, la startup n’est pas seule dans la cour de récré digitale. Elle doit tenir tête à des géants établis (Cognex, Halcon) et de jeunes pousses toutes aussi ambitieuses (Landing.ai, Robovision). Mais sa botte secrète ? Être suffisamment intuitive pour permettre aux pros de la fabrication de prendre le contrôle, sans passer par la case « formation avancée en Python ».
La techno de SixSense a déjà conquis de beaux noms du secteur, comme GlobalFoundries et JCET, avec à la clé plus de 100 millions de puces scrutées et détectées, une accélération des cycles de production de 30 % (finies, les siestes devant la machine), une hausse du rendement de 1 à 2 %, et une division par 10 du travail manuel d’inspection. Son système est compatible avec plus de 60 % du parc global des équipements d’inspection, de quoi faire rougir le bureau des standards ISO !
Et comme les guerres de puces ne connaissent désormais plus de frontières, SixSense surfe sur la vague de la redistribution mondiale de la production — du Texas à Singapour en passant par Haïfa et Penang — pour proposer dès le premier jour des solutions « AI natives » à toutes ces nouvelles usines qui n’ont pas envie de s’encombrer des solutions d’antan.
Alors, qui aurait cru que, dans l’arène redoutable des semi-conducteurs, c’est finalement l’IA qui fait l’inspecteur Gadget ? Il ne reste plus qu’une question : jusqu’où la puce de SixSense poussera-t-elle le curseur de l’intelligence ? À ce rythme, bientôt nos chips risquent d’être plus malines que nos blagues… et ça, c’est vraiment un problème… de taille nanométrique !
Source : Techcrunch




