« Entre deux lancements de fusées, avez-vous vraiment le temps de remplir trente pages de formulaires ? » Il semblerait que Donald Trump pense que non ! Lors d’une conférence de presse façon blockbuster en cette fin 2024, le président américain a ressorti sa tronçonneuse réglementaire et promis d’en finir avec « l’overdose de règles tueuses d’emplois » dans le spatial, le tout en jurant d’abolir dix anciens règlements pour chaque nouveau lancé. De quoi donner des migraines à tout fonctionnaire en costume-cravate.
Monsieur le Président ne s’est pas arrêté là : ses directives s’exportent jusqu’en orbite basse ! Il donne pour mission aux agences fédérales de trier les règlements poussiéreux qui freinent les lancements, d’accélérer la création de nouveaux spaceports et de… nettoyer le comité consultatif du secteur spatial du Federal Aviation Administration (FAA) plus rageusement qu’un technicien de la NASA devant une tache de ketchup sur un écran tactile.
Concrètement, il s’agit de presser le Department of Transportation (DOT) de découper tout ce qui ressemble de près ou de loin à un papier inutile sur les licences de lancement et de rentrée, mais aussi d’ordonner à la FAA d’accélérer les études d’impacts environnementaux, de faciliter la construction de nouveaux bases de lancement, et de nommer un super-héros—pardon, un « senior executive »—pour booster l’innovation et encore plus de dérégulation.
L’espace, c’est bien, mais l’alléger d’un excès de paperasse, c’est encore mieux… si on ne veut pas étouffer l’innovation dans l’œuf.
Le Commerce Department, lui, est chargé d’inventer de toutes pièces une autorisation de mission pour les activités spatiales « innovantes » qui ne rentrent dans aucune case existante. Oui, fabriquer des pilules dans l’espace ou ravitailler des satellites en vol, ça donne quelques rides aux règlements d’époque Apollo !
Et pendant que certains managers du DOT font leurs cartons (le président ayant viré, sans façon, tout le comité consultatif COMSTAC d’un trait de plume), le secteur privé applaudit à tout rompre. SpaceX, Blue Origin, Rocket Lab et les copains voient d’un excellent œil la perspective de procédures raccourcies et d’un chemin moins sinueux pour envoyer leurs joujous vers la stratosphère. D’ailleurs, l’association Commercial Space Federation est déjà en orbite de bonheur.
Mais attention, Houston, tout le monde n’est pas ravi. Les défenseurs de la planète, eux, tirent la sonnette d’alarme façon alerte rouge. Pour des groupes comme le Center for Biological Diversity, transformer les procédures environnementales en simple formalité administrative est « un véritable danger » (on les comprend : un décollage, ça secoue aussi un écosystème). D’ailleurs, certains rappellent que la FAA n’a pas toujours été suffisamment rigoureuse dans ses analyses, notamment lorsqu’il s’est agi d’autoriser SpaceX à lancer Starship au Texas. Et d’accuser l’administration de privilégier la course au ciel au détriment de la Terre qui nous porte.
La dispute ne fait que commencer : des recours juridiques pourraient ralentir la mise en orbite de ces nouvelles règles. Et tant qu’à faire, la nouvelle composition du COMSTAC (toujours inconnue à ce jour… suspense maximal !) jouera un rôle clé dans la future élaboration des lois du cosmos américain.
En somme, la guerre des étoiles version Washington ressemble surtout à une bataille entre ceux qui veulent envoyer des fusées à la vitesse de la lumière et ceux qui rappellent que, même dans le vide spatial, il faut penser à l’écosystème. Le rêve d’un espace 100% « sans friction » risque encore d’avoir quelques débris sur sa trajectoire. L’histoire nous dira si, pour le secteur spatial américain, c’est vraiment le décollage… ou le crash législatif. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : dans la bureaucratie comme dans la gravité, on n’échappe jamais tout à fait à l’attraction terrestre. 🚀
Source : Techcrunch




