« Qui croit qu’il ne peut pas changer la batterie du monde n’a jamais mis les doigts dans une pile… faute de courant, rien ne bouge ! »
Le lithium, ce métal si convoité, star des batteries et des discussions de réunions écolos, commence sérieusement à montrer ses limites. Volatilité des chaînes d’approvisionnement, durée de vie riquiqui… Même votre vieille Game Boy tiendrait mieux la distance ! C’est dans ce contexte qu’une bande de bricoleurs de génie indiens, Offgrid Energy Labs, a décidé de remettre le couvert, sans lithium au menu. Leur recette secrète : une batterie à base de zinc et de brome appelée ZincGel. Vous pouviez déjà en choisir sur la table périodique, mais eux l’ont transformée en solution presque aussi efficace que le lithium… sans devoir vendre un rein pour la fabriquer !
Pourquoi tout ce tintouin ? Parce qu’on rêve tous de faire tourner nos villes et ouragans d’ordinateurs sur des énergies vertes, mais il faut bien les stocker quelque part, ces électrons qui n’attendent que de jaillir. L’Inde, elle, vise 500 gigawatts d’énergies non fossiles pour 2030 (oui, vous avez bien lu, y’a trois zéros de plus que sur votre compteur). Problème : 80% du lithium vient de l’extérieur, principalement de la Chine. Bonjour les galères géopolitiques…
Changer la chimie des batteries, c’est aussi changer la dynamique des pouvoirs mondiaux.
C’est là qu’Offgrid Energy Labs entre sur scène avec un tambour de zinc et une fierté toute indienne : leur ZincGel coûte moins cher à produire, fonctionne sans soubresauts de prix, et se base sur un super électrolyte à l’eau. Résultat : risque d’incendie proche de zéro. Même votre chaton pyromane ne pourra pas faire grand-chose ! Et côté longévité, ces batteries pourraient tenir deux fois plus longtemps qu’une lithium-ion classique. De quoi donner un coup de vieux aux techno les plus branchées.
Bref, la startup vient de lever 15 millions de dollars pour passer la seconde, installer une unité de démonstration au Royaume-Uni et viser – tenez-vous bien – la production à grande échelle en Inde avec une gigafactory dans les cartons. Vous vous demandez : pourquoi le Royaume-Uni d’abord ? Parce que tout bon sorcier a son laboratoire secret là où l’écosystème est déjà mûr. Et puis deux cofondateurs y sont basés. L’alliance Indo-Britannique a encore de beaux jours devant elle (et plus de biscuits au tea time).
Côté technique, la ZincGel gère superbement les décharges longues, charge et décharge vite grâce à une cathode carbone, et ne fait pas la grimace sous des températures extrêmes (jusqu’à -10°C !). Leur innovation ? Optimiser à la demande selon l’application, façon chef cuistot. Les premiers cobayes : Shell, Tata Power… et même des géants européens lorgnent Zeb, pardon, ZincGel d’un œil curieux.
Mais la grande force de leur solution, c’est le coût. Moins besoin de graphite cher, moins d’usines high-tech, un process allégé, et une empreinte carbone divisée par deux face aux gigafactories lithium. Comme le dit si bien l’équipe : à performance égale, prix moindre… ou à prix égal, performance supérieure. La boucle est boulonnée !
Derrière ce bond en avant ? Une équipe née à l’IIT Kanpur, blindée de brevets (50 rien qu’en poche) et désormais soutenue financièrement et chimiquement par Archean Chemicals (spécialistes du brome, justement). Offgrid Energy Labs est valorisée à 58 millions de dollars après ce tour de table. Il faut croire que, cette fois, la pile au zinc n’a pas fini de faire des étincelles sur l’échiquier mondial de l’énergie ! Allez, en attendant, restons positifs… ou négatifs, si vous êtes du côté cathode.
Source : Techcrunch




