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Credits image : Pat Whelen / Unsplash

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Quel prix pour la chasse numérique aux migrants aux États-Unis ?

Comment une agence gouvernementale américaine est-elle devenue l’une des principales clientes de la tech de surveillance, et jusqu’où ira-t-elle dans sa quête de contrôle total ? Cette question dérangeante plane sur l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), un acteur de plus en plus central dans la politique migratoire américaine. Alors que sous la présidence Trump, la lutte contre l’immigration clandestine est redevenue un cheval de bataille, la gestion numérique et la surveillance à grande échelle soulèvent de vives inquiétudes : s’agit-il d’une évolution inévitable, ou d’un pas de trop vers une société sous contrôle algorithmique ?

En huit mois, pas moins de 350 000 personnes ont été expulsées, et derrière ce chiffre vertigineux se cachent des outils technologiques sophistiqués. L’ICE mise sur la reconnaissance faciale avec Clearview AI — entreprise à la réputation sulfureuse pour avoir aspiré des milliards de photos du web — et n’hésite pas à investir des millions dans l’acquisition de solutions comme le logiciel de Paragon, société israélienne de spyware. À quoi sert une telle collection d’outils ? Dépister, tracer, recouper des données, parfois sur simple soupçon. Mais à quel prix en termes de libertés publiques ?

L’étude attentive des contrats gouvernementaux révèle une accélération sans précédent : plus d’1,1 million de recherches sur les bases de données de LexisNexis en sept mois, 3,75 millions de dollars pour Clearview, près de 5 millions pour l’accès illimité aux données de LexisNexis, et un nouveau contrat avec Palantir à hauteur de 18,5 millions en 2024 pour gérer la gigantesque base de données “Investigative Case Management”. Derrière ces chiffres, le visage souriant de la technologie cache-t-il en réalité un “Big Brother” administratif ? Que fait-on réellement de toutes ces données collectées ? Le débat sur la légitimité et l’éthique est plus brûlant que jamais.

Au rythme où évolue la tech de surveillance, la frontière entre maintien de l’ordre et atteinte systématique à la vie privée devient chaque jour plus ténue.

Pourtant, alors que la surveillance de masse progresse, la frontière entre efficacité et abus est de plus en plus difficile à tracer. Palantir, déjà critiquée pour ses outils utilisés contre les migrants, va même jusqu’à proposer “ImmigrationOS”, un logiciel capable de croiser une myriade de critères : couleur de cheveux, origine, typologie de visa… L’objectif ? Faciliter les arrestations express, surveiller les autocontrôles et les expulsions volontaires en quasi-temps réel, et, plus largement, offrir une tour de contrôle numérique sur tous les flux migratoires. Où s’arrêtera cette logique d’automatisation ?

Les fournisseurs, de LexisNexis à Paragon en passant par Palantir, s’empressent d’afficher leur volonté d’éthique et de respect des lois. Mais ces déclarations pèsent-elles réellement face aux usages réels en matière de surveillance de populations parfois fragiles ? Les polémiques italiennes autour du spyware Paragon — utilisé contre des journalistes et des militants avant d’être officiellement “écarté” — rappellent combien le fil de l’acceptable est mince et prompt à rompre.

Les méthodes d’investigation menées par ICE s’appuient désormais sur un arsenal numérique difficile à égaler pour toute agence. La société américaine, spectatrice ou complice, est-elle prête à assumer ce virage ? Les personnes concernées, souvent les plus vulnérables, ont-elles réellement voix au chapitre face à l’accumulation de contrats et à la multiplication d’algorithmes capables de recomposer chaque aspect de leur identité ?

Utilité concrète pour le maintien de la sécurité nationale ou basculement vers des techniques de surveillance généralisée et invasive : où placer le curseur ? Le débat est loin d’être clos. De plus en plus, la question demeure : jusqu’où la technologie doit-elle accompagner, ou contrôler, la politique migratoire américaine ?

Source : Techcrunch

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