« Quiconque creuse trop profond finit par se salir… ou par découvrir de l’or énergétique. » Ce n’est pas Indiana Jones qui vous le dit, mais il aurait pu. Récemment, j’ai vécu l’expérience « spa de boue » version tech sur une ferme près de Manchester, New Hampshire. Là-bas, une startup du nom de Dig Energy m’a gratifié d’un véritable geyser d’eau sale jaillissant d’une machine : leur mini-rig de forage géothermique. Oui, chez Dig, la boue, c’est la fonctionnalité-clé — et on n’ose à peine parler d’attraction touristique.
Pendant cinq ans, Dig Energy a creusé en discrétion totale, peaufinant une rigolote (mais redoutable) foreuse à jets d’eau. Objectif : rendre la géothermie trois fois moins chère que la bonne vieille chaudière à gaz et mettre hors-jeu le chauffage fossile, à coup… de jets bien sentis. Leur promesse : jusqu’à 80% de réduction des coûts de forage pour installer des pompes à chaleur souterraines. Elon Musk, tiens-toi bien : la vraie innovation est sale — littéralement.
La startup, tout juste sortie de l’ombre, a levé 5 millions de dollars en amorçage, menée par Azolla Ventures et Avila VC, pour donner un coup de turbo à sa mini-taupe aquatique. Et les enjeux ne sont pas minuscules : un tiers de l’énergie américaine part dans le chauffage et la clim, 40 % chez les data centers. À ce rythme, le réseau électrique US craque de partout. Selon Oak Ridge National Lab, il faudrait forer 6 millions de pieds chaque jour jusqu’en 2050 pour que le pays tienne le coup… On vous rassure, on a fait le calcul, ça fait mal à la tête.
L’innovation n’a parfois besoin que d’un bon coup de jet d’eau pour nettoyer la concurrence.
Mais alors, si la géothermie c’est si génial, pourquoi 99 % des immeubles américains l’ignorent encore poliment ? Spoiler : c’est tout bêtement trop cher, surtout à cause de la pose de la boucle souterraine, qui engloutit près de 30 % du prix total d’une installation. Résultat : installer une pompe à chaleur géothermique, c’est un peu comme s’offrir une piscine à débordement dans son jardin — on en rêve, mais on prend un barbecue à la place.
Heureusement, Dulcie Madden et Thomas Lipoma, duo mari-et-femme et têtes pensantes de Dig, ont la tête dure (et sale !). Après avoir exploré les failles de la foreuse traditionnelle, ils sont tombés sur un vieux brevet poussiéreux : forer à l’aide de jets d’eau puissants, plutôt que de grosses mèches de forages sorties tout droit du pétrole. Plus compact, moins cher… et hop, voilà l’idée qui ruisselle sur la concurrence.
La mini foreuse de Dig Energy traverse tout : sol, gravier, argile, granite, avec un panache de boue qui ferait pleurer n’importe quel parent soucieux du ménage. Surtout, elle peut pénétrer dans des jardins exigus, là où les mastodontes sur camions ne passent pas. Et pour les plus pinailleurs : les trous sont plus droits et plus rapprochés — le rêve pour densifier le chauffage du quartier, sans transformer la pelouse en tranchée façon Première Guerre mondiale.
Bref, si le prototype vu dans le New Hampshire n’est pas encore prêt pour envahir le marché, il promet déjà de rendre la géothermie accessible, même aux petits artisans. Imaginez : plus besoin d’investir dans un monstre à 2 millions de dollars, mais dans un appareil à prix sympa et à taille humaine. Pour reprendre Dulcie, « géothermie should be in every building ». Et vous savez quoi ? Il serait temps que le marché sorte enfin de sa grotte.
Parce qu’à force de creuser les solutions du passé, on finit surtout par tourner en rond. Chez Dig Energy, ils préfèrent faire jaillir les idées… à grand jet.
Source : Techcrunch




