« Chanter et danser, oui ; dominer le box-office, pourquoi pas ? » Voilà une devise qu’on pourrait glisser dans les agendas des studios hollywoodiens… Netflix vient de prouver, une fois de plus, qu’il n’a pas seulement le rythme dans la peau, mais aussi le ticket gagnant au cinéma avec “KPop Demon Hunters.”
Accrochez-vous à vos pop-corns, car le film d’animation coréano-k-popesco-démoniaque de Netflix, dans sa version karaoké, caracole en tête du box-office américain avec une performance estimée entre 18 et 20 millions de dollars pour un week-end… qui n’a même pas commencé le vendredi. On pourrait croire à une anomalie spatio-temporelle, mais non, ce n’est pas une énième astuce d’un démon : le film a vraiment pulvérisé la concurrence dès samedi matin.
Mais attention, glamour et paillettes mis à part, le succès de Netflix n’est pas tout à fait officiel. Le géant du streaming, dans un style mystérieux digne des meilleures scènes de boum d’ados, ne publie pas ses chiffres de box-office. Résultat : Hollywood bruisse de chiffres officieux transmis par des experts à la calculette fébrile. Autant dire que les estimations sont plus approximatives que la prononciation de “KPop Demon Hunters” après trois mojitos.
Quand une plateforme anti-cinéma fini par conquérir les cinémas : le diable se cache décidément dans les détails.
Pour ne rien arranger, cette “victoire” survient pendant un week-end calme côté sorties majeures… Trop calme pour certains, qui y voient surtout le syndrome du “coup d’éclat faute de concurrence”. “KPop Demon Hunters” a ainsi laissé loin derrière lui le film “Weapons”, qui continue sa course avec 15,4 millions de dollars (et, accessoirement, 115 millions au compteur en trois semaines). Bref, les démons avaient la voie libre.
Mais on ne va pas bouder notre plaisir : voir Netflix (réputé pour snober les sorties salle, ce qui a déjà fait fuir quelques réalisateurs célèbres) faire claquer la porte du cinéma avec fracas, c’est un petite révolution pop et sucrée. À part une courte apparition de “Glass Onion” en salles, la plateforme n’avait jamais vraiment osé se frotter au box-office, préférant garder ses films bien au chaud sur canapé. Et pour ceux que ça chatouille, la prochaine adaptation de “Narnia”, signée Greta Gerwig, pourrait bientôt refaire trembler les multiplexes… en Imax, s’il vous plaît !
Autre twist : “KPop Demon Hunters” cartonne alors qu’il est sur Netflix depuis fin juin. Sur la plateforme, le film trône déjà fièrement à la deuxième place de tous les temps, avec 210 millions de vues — coincé entre “Red Notice” et “Carry-On”, un vrai buffet à volonté du streaming. Et si jamais vous avez raté le tube “Golden”, qui explose tout sur Spotify et les charts Billboard, c’est que vous n’avez vraiment pas suivi la tendance…
Malgré tous ces records, la route n’a pas été si simple. Grand absent des grands réseaux : AMC Theatres, qui, fidèle à son principe du “pas de fenêtre exclusive, pas de film”, a refusé d’accueillir le karaoké endiablé. Tant pis pour eux, les spectateurs ont trouvé refuge ailleurs pour libérer leurs plus beaux vibratos (ou hurlements démoniaques, c’est selon).
Morale de l’histoire ? Même les démons K-pop n’échappent pas à la règle du showbiz : il vaut mieux parfois sortir du streaming pour passer sur grand écran… et ramener le pactole. Comme quoi, Netflix a trouvé la formule magique : un peu de pop, quelques démons, beaucoup de streaming, et un zeste de box-office — c’est le ticket gagnant pour conjurer la concurrence. Qui l’eût « cruella » ?
Source : Techcrunch




