Silicon Valley, cloud, IA, satellites, smartphones et même CO₂ : tout ce beau monde tire la couverture du progrès, mais semble empêtré dans des aventures où la technologie bataille avec le réel… et le fisc. Pendant qu’OpenAI envisage de quitter la Californie parce que la paperasserie administrative est plus corrosive qu’un ransomware russe, voilà que les startups européennes veulent redonner à l’orbite basse sa bonne vieille souveraineté ! En filigrane, partout la même question : qui contrôle, qui protège, et surtout, qui encaisse ? Le tout à grand renfort de milliards, d’environnements réglementaires et de belles promesses en IA… minimalement adaptées à ceux qui les subissent.
D’un côté, donc, la Silicon Valley traduite en feuille d’impôts, de l’autre, des pousses nordiques comme ReOrbit qui soutiennent que la neutralité spatiale n’est pas une illusion d’optique, mais une question de logiciel finlandais. Or, pendant que l’Europe s’enivre d’astuce réglementaire, la tech américaine vacille sur son socle (juridique) : entre injonctions de transparence, méfiance face au monopole, et nécessité de fédérer des capitaux toujours plus costauds, le jeu du “qui reste dans l’arène ?” n’a jamais été aussi global… ni aussi juridique.
Mais au même moment, il y a “rien” qui pèse des millions : la start-up Nothing prouve qu’on peut lever des fortunes juste en proposant… du vide (mais avec de jolies LEDs) ; comme quoi promesses, storytelling et transparence (de coque) suffisent à faire tourner la planche à billets de la nouvelle économie. Quitte à enjoliver l’avenir — tant que le design IA-friendly et les fonds d’investissement gardent le cœur des utilisateurs, en Inde ou ailleurs. Rien à cacher, vraiment ? Même pas les risques ? Les scandales de l’IA dans le cloud, eux, sont loin d’être transparents. Car si Gemini prend des airs d’assistant pédagogique sous stéroïdes, les “protections” pour enfants sont dignes d’un déguisement cheap sur IA adulte : derrière les jolis filtres, se cachent encore bien des mauvais réflexes socio-techniques.
Un bouclier logiciel ou financier ne vaut que par la lucidité de ceux qui le brandissent.
Que l’on navigue à vue avec des outils numériques hastivement adaptés, ou que l’on trace une voie vers les étoiles à coups de pitch souverain, le nerf de la guerre continue d’être l’argent — “All Aboard !” clame le dernier fonds lancé par Chris Anderson pour sortir la green tech de sa vallée (de la mort) financière (Le climat sur le rail… de l’argent !). Mais là encore, le sauvetage de la planète dépend moins des bonnes intentions que de la capacité à convaincre la finance internationale de jouer au Monopoly avec les licornes à 10 zéros. La morale : dans ce théâtre, la technologie ne règne jamais seule ; elle se débat entre modèles économiques, stratégies politiques de souveraineté, illusions marketing et urgences sociétales. Bref, à chaque fois qu’on s’imagine qu’un algorithme sauvera le monde, il faut se souvenir que la vraie complexité se niche toujours du côté humain.
Finalement, s’il y a une certitude cette semaine encore, c’est que l’âge d’or de la tech n’est ni dans le cloud, ni sous l’orbite, ni même dans les entrailles d’un smartphone transparent, mais quelque part entre la créativité des ingénieurs, la névrose des juristes, et l’impatience des investisseurs. Naviguer entre souveraineté, enfance, design et climat, c’est accepter que la technologie ne fonctionne jamais “toute seule” — et que le futur reste, décidément, un sport collectif… et hautement politique.




