« Pourquoi les puces côté pile et côté face ? Parce qu’un, c’est du hardware, et deux, ça fait tourner la tête à Wall Street ! » Vous l’aurez compris, aujourd’hui on décortique la startup Groq, qui vient de lever pas moins de 750 millions de dollars, s’offrant au passage une valorisation stratosphérique de 6,9 milliards. Oui, même votre banquier en a eu des frissons dans le processeur.
En juillet, les rumeurs de Silicone Valley couraient plutôt sur un « modeste » 600 millions levés pour une valeur de 6 petits milliards. Mais Groq, en bon challenger, a décidé de « croquer » dans la surenchère. En une petite année, la société a doublé sa valorisation, ayant déjà levé 640 millions pour passer de 2,8 milliards à, roulements de tambour… presque 7 milliards de dollars. Eh oui, dans le milieu des puces, tout va vite, surtout quand ça mord sur les plates-bandes de Nvidia !
Mais d’où sort cet OVNI technologique ? Alors que la planète IA ne jure que par les GPU de Nvidia, Groq sort du lot avec ses LPUs (Language Processing Units) – retenez bien ce nom, ça fera classe au prochain apéro Techno. Plutôt que de jouer les super héros du pixel, la puce de Groq se concentre sur l’inférence, c’est-à-dire faire tourner les modèles d’IA à toute vitesse. Et selon eux, ça carbure fort… pour bien moins cher. La promesse : « faire aussi bien que les autres », mais en mode Éco+. Même l’industrie du yaourt est jalouse.
Groq, c’est la startup qui veut grignoter la couronne de Nvidia sans se prendre les pieds dans le tapis de la surpromesse.
Non contente de bousculer la chaîne alimentaire des semi-conducteurs, la boîte s’offre aussi le luxe d’être fondée par Jonathan Ross. Si vous avez déjà mixé Tensor Processing Unit et Google dans une phrase, c’est grâce – ou à cause – de lui ! En effet, c’est ce vétéran de la puce IA de Google qui a posé les fondations de Groq dès 2016, pendant que l’annonce officielle de la TPU agitait Mountain View.
Côté usage, Groq joue dans la cour des grands : serveurs maison, service cloud, et compatibilité avec tous les petits modèles populaires du moment (Meta, OpenAI, Google, Mistral…). Entreprises, devs et amoureux de la vitesse sont déjà plus de 2 millions à « groq-er » leurs applis IA sur leur plateforme. C’est énorme, surtout quand on sait qu’ils n’étaient que 356 000 l’an dernier ! Qui a dit que la croissance, c’était dépassé ?
Côté coulisses, le chèque des 750 millions a été signé par Disruptive (un nom qui sonne comme une promesse d’avenir), sans oublier les géants BlackRock, Deutsche Telekom, Cisco ou encore Samsung. Apparemment, Groq a fait groq-quer tout l’éco-système VC avec ses ambitions de David contre Goliath. La chasse au GPU est ouverte et, pour une fois, ce n’est pas Nvidia qui lance la première pierre…
Alors, mythe ou futur prodige du hardware IA ? L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre, dans la bataille des puces, Groq ne manque pas d’humour… ni de mordant ! Une levée qui, pour l’instant, n’a pas fini de faire des étincelles – et pour la concurrence, il va falloir digérer ce Groq-nement inattendu…
Source : Techcrunch




