« Si c’est gratuit, c’est que c’est vous le produit. » Voilà une maxime qui, depuis l’arrivée des réseaux sociaux, n’a pas pris une ride – tout comme les filtres Instagram, d’ailleurs. Mais Meta, le colosse derrière Facebook et Instagram, vient d’ajouter une ligne au chapitre « vos données, notre business » : maintenant, même vos bavardages avec ses intelligences artificielles pourront servir à pimenter votre fil d’actualité… à coups de pubs ciblées !
Alors, amis des robots et des privacy policies que personne ne lit vraiment, préparez-vous : dès le 16 décembre, et sauf si vous vivez dans une forteresse juridique comme l’Union européenne, la Corée du Sud ou le Royaume-Uni, toutes vos discussions avec les IA de Meta pourront être aspirées dans la grande machine à pubs de Zuckerberg. Un pop-up d’avertissement pointera sous peu le bout de son nez virtuel, histoire de rappeler que la confidentialité a, chez Meta, une définition toute spéciale.
Jusqu’ici, Meta se servait surtout de ce que vous likez, partagez, commentez à trois heures du matin et les photos de votre chat pour dresser votre « adorably creepy » profil publicitaire. Mais la firme vient d’avoir une révélation : pourquoi ne pas piocher aussi dans vos échanges avec Meta AI, Imagine, Ray-Ban super lunettes et autres gadgets connectés ? Eh oui, plus de 1 milliard de personnes discutent chaque mois avec Meta AI (quitte à parler tout seul, autant monétiser la chose…).
Meta ne se contente plus de scruter vos photos de brunch, elle écoute aussi vos conversations avec ses robots.
Concrètement, ça veut dire quoi ? Si vous discutez rando avec Meta AI, préparez-vous à voir débarquer une avalanche d’annonces de chaussures de marche, de shorts fluo et de gourdes connectées dans votre fil Facebook ou Instagram… à condition, bien sûr, que vous soyez connectés sous le même compte ! Mais attention, la collecte ne s’arrête pas là : vos conversations audio, photos, vidéos ou autres échanges via les lunettes Ray-Ban et Vibes, le nouveau fil vidéo façon TikTok survitaminé à l’IA, alimenteront aussi la bête… pardon, le ciblage algorithmique.
Petite précision à l’attention des plus suspicieux : aucune case à décocher, aucun tunnel d’options pour échapper à la rafle publicitaire de Meta. C’est « like it or leave it », merci d’être passé chez Meta. Oui madame, oui monsieur, le « tout gratuit » coûte de plus en plus cher… en données personnelles. Mais – grande nouvelle – la firme promet que vos débats sur la philo, la politique ou vos confidences intimes ne devraient pas atterrir sur le radar publicitaire. Ouf ?
Ce joli tour de passe-passe marketing n’est pas réservé à Meta. Toute la big tech s’active à rentabiliser leurs IA, offertes « gratuitement » contre une montagne d’informations sur vos préférences, humeurs, et marques favorites. OpenAI propose déjà de faire du shopping dans ChatGPT (avec commission au passage, évidement) et Google prépare ses propres pubs boostées par la recherche IA. Meta, pour l’instant, jure sur la tête de Mark Zuckerberg qu’aucune réclame n’envahira ses IA. Mais entre nous, qui croit encore aux promesses marketing de la Silicon Valley ?
Un dernier conseil : face à ce cercle (pas si) vertueux, restez vigilant avant de discuter tricot ou jardinage avec une IA. Après tout, la meilleure façon d’éviter d’être pris pour une quiche, c’est encore de ne pas étaler sa recette partout…
Source : Techcrunch




