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Credits image : Jakub Żerdzicki / Unsplash

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La protection de la vie privée aux États-Unis : privilège ou droit pour tous?

Pourquoi les citoyens américains ne bénéficieraient-ils pas du même niveau de protection des données que leurs élus ? Voilà une question qui, aujourd’hui, fait grincer bien des dents au Sénat américain. Alors que les scandales de violation de la vie privée se multiplient et que la menace du « doxing » se fait plus pressante, un projet de loi visant à protéger la vie privée de tous a été stoppé net. Quelles forces, quels intérêts opposent ainsi la protection des citoyens lambda à celle de leurs représentants?

Lundi soir, Ron Wyden, sénateur démocrate de l’Oregon, a tenté de faire passer, via consentement unanime, le Protecting Americans from Doxing and Political Violence Act. Ce texte, le S.2850, aurait étendu à l’ensemble des Américains les protections contre la revente de données privées dont bénéficient déjà les hauts fonctionnaires et élus fédéraux. Mais l’unanimité s’est brisée sur un nom : Ted Cruz. Pourquoi ce sénateur républicain s’est-il opposé seul à une telle avancée ?

Wyden clamait pourtant : « Les membres du Congrès ne devraient pas recevoir de traitement de faveur ». À l’ère où chaque donnée vaut de l’or et où les informations personnelles, financières, ou de localisation s’achètent et se vendent par des sociétés de data brokers, la question est brûlante. Avons-nous laissé ces courtiers en données devenir si puissants qu’ils mettent en péril la sécurité de tous? Des informations achetées légalement servent désormais à traquer, harceler, voire tuer, comme en témoigne la récente tragédie ayant frappé deux élus du Minnesota, l’un d’eux ayant trouvé la mort.

La sécurité numérique n’est-elle qu’un privilège réservé à une élite, ou bien un droit fondamental pour chaque citoyen ?

Cruz a justifié son veto en évoquant – sans apporter de preuves – la crainte de nuire à la protection du public, par exemple empêcher d’identifier la localisation de délinquants sexuels. Mais ses arguments tiennent-ils la route? Pour Daniel Schuman, de l’American Governance Institute, c’est non : le registre public des délinquants sexuels, déjà régi à l’échelle nationale, n’aurait aucunement été restreint par la loi Wyden. Mieux : le texte prévoyait de préserver le partage d’informations vitales à la sécurité des citoyens, tout en épargnant le travail journalistique.

S’agit-il alors d’obstacles techniques, ou d’une volonté politique de maintenir un statu quo qui profite à certains ? Cruz a, par la suite, bloqué une seconde proposition de Wyden qui aurait étendu la protection aux élus d’État, à leurs équipes et même aux victimes de violences domestiques. Comment comprendre cette réticence persistante face à une menace pourtant bien réelle, et alors que des failles de sécurité et des fuites de données se multiplient, exposant la vie privée de millions de personnes sans défense?

Pourtant, la volonté d’étendre les protections semble faire consensus, même du côté de Cruz, qui affirme vouloir ouvrir ce filet de sécurité au plus grand nombre « dès que ce sera faisable ». Faudra-t-il attendre un nouveau drame pour dépasser le stade des bonnes intentions et accorder à chaque Américain une protection équitable ? Pourquoi tant de lenteur, alors que la technologie joue contre la vie privée chaque jour un peu plus ?

En définitive, cette bataille autour de la protection des données personnelles pose une question de fond : les élus peuvent-ils continuer à justifier une sécurité à deux vitesses, alors que les citoyens restent exposés à des dangers concrets ? Ou la prochaine législation sur la vie privée sera-t-elle, enfin, vraiment universelle ?

Source : Techcrunch

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