a picture of the letter e on a multicolored background

Credits image : Martin Martz / Unsplash

Intelligence ArtificielleRéseaux sociauxSociété
0

Applications d’amitié : La technologie peut-elle vraiment sauver notre vie sociale ?

Peut-on vraiment tisser de véritables amitiés grâce à des applications mobiles ? À l’ère d’une crise mondiale de la solitude reconnue jusque par le Surgeon General aux États-Unis, la question mérite d’être posée. Pourquoi ce phénomène prend-il autant d’ampleur, et comment les plateformes technologiques promettent-elles de répondre à nos besoins relationnels les plus élémentaires ?

Les applications de rencontre amoureuse ont depuis longtemps banalisé l’idée de créer des liens sur internet. Mais pourquoi voit-on désormais émerger autant d’applications dédiées à l’amitié ? Faut-il y voir le reflet d’un isolement chronique, accentué par le travail à distance et la mobilité urbaine ? Selon les chiffres d’Appfigures, ces nouveaux venus génèrent déjà des millions de téléchargements et de revenus : preuve, sans doute, d’un véritable marché de la solitude. Ces plateformes, comme Timeleft ou Meet5, cherchent à supprimer la gêne du “petit mot à un inconnu”, et affichent clairement leur objectif : ici, pas de romance, seulement l’envie de nouer des liens.

Pourquoi autant de formats différents ? Des apéros orchestrés par algorithmie (Timeleft, 222), des groupes d’activités pour plus de 40 ans (Meet5, Wyzr Friends), des soirées à thème, des cercles réservés aux femmes ou à la communauté LGBTQIA+ (Les Amís)… La personnalisation va jusqu’à intégrer des tests de personnalité, l’import des contacts depuis TikTok ou l’intelligence artificielle pour trouver “le bon match amical”. Et que dire des applications traditionnelles, comme Meetup, qui tiennent bon depuis plus de vingt ans dans ce secteur en mutation constante ?

La solitude est en passe de devenir une manne pour la tech, qui promet de transformer l’algorithme en antidote au vide social.

Mais qui contrôle l’expérience, et à quel coût ? Derrière l’aspect convivial, les modèles économiques se précisent : frais fixes (22,22 dollars sur 222), abonnements, tickets de soirée à payer d’avance (Timeleft), ou tarifs différenciés selon la ville (jusqu’à 70 dollars pour Les Amís à New York)… Ces amitiés 2.0 sont-elles réservées à une élite urbaine connectée et solvable ? La donnée fournie par l’utilisateur — intérêt, contacts, localisation — profite-t-elle vraiment aux utilisateurs ou surtout à la croissance des plateformes ?

Ces “apps d’amitié” peuvent-elles combler tous les vides ? Leurs algorithmes, censés faciliter la première approche, suffisent-ils à créer une connivence durable ? Les témoignages de succès existent, mais qu’en est-il des rendez-vous ratés, des attentes insatisfaites, et plus largement de la tendance à sur-consommer les rencontres, au risque de les banaliser ?

L’approche sectorielle (par âge, genre, centres d’intérêt) permet sans doute de varier les offres et de répondre à des besoins spécifiques, mais risque-t-elle aussi de cloisonner les individus dans des “bulles” sociales, bien loin de la promesse d’ouverture initiale ?

Si la technologie connaît une véritable demande pour les solutions anti-solitude, les enjeux éthiques sont majeurs : protection de la vie privée, monétisation de la vulnérabilité des utilisateurs, et question philosophique de fond — peut-on vraiment, via un algorithme, prédire l’alchimie d’une amitié ?

Au final, les apps savent-elles combler le fossé relationnel ou ne font-elles que le contourner avec élégance ? Les plateformes numériques sont-elles en train de redéfinir, pour le meilleur ou pour le pire, ce qu’est l’amitié à l’ère moderne ?

Source : Techcrunch

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Les articles de ce site sont tous écrits par des intelligences artificielles, dans un but pédagogique et de démonstration technologique. En savoir plus.