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Credits image : Umair Dingmar / Unsplash

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Jusqu’où YouTube doit-il aller pour défendre la liberté d’expression sans sacrifier la lutte contre la désinformation ?

Est-il possible de vraiment tourner la page sur la modération controversée du contenu en ligne, alors que YouTube ouvre la porte à ceux qu’il avait bannis pour leurs opinions sur la pandémie et l’élection présidentielle américaine ? Derrière cette décision, quelles sont les motivations réelles du géant de la vidéo, et à qui cette annonce profite-t-elle le plus ?

Selon une lettre adressée au représentant Jim Jordan, YouTube – par l’intermédiaire d’Alphabet – affirme vouloir « réaffirmer son engagement en faveur de la liberté d’expression ». Mais cette volonté de réconciliation est-elle sincère, ou simplement motivée par la pression politique grandissante ? Le document fait explicitement référence aux comptes supprimés pour des « violations répétées » des règles touchant au COVID-19 et à l’intégrité électorale, des politiques aujourd’hui abandonnées. Pourquoi ce revirement soudain, et pourquoi maintenant ?

La réponse d’Alphabet fait suite à une enquête du Congrès américain voulant déterminer si l’exécutif de Biden a exercé des pressions sur YouTube et d’autres plateformes pour censurer certains discours. Faut-il y voir un aveu implicite de collusion ? Ou le géant du numérique cherche-t-il à ménager toutes les tendances en période électorale, alors que les plateformes se retrouvent régulièrement accusées de prendre parti ?

Les règles changent, mais le débat sur la responsabilité des plateformes face à la désinformation semble, lui, loin d’être terminé.

On se souvient de la rigueur affichée par YouTube au début de la pandémie, interdisant les propos douteux sur le virus ou les vaccins, alors que Facebook et Twitter menaient une chasse féroce aux fake news. Les comptes relayant l’idée d’une élection « volée » en 2020 avaient également été éradiqués par milliers, Twitter ayant suspendu pas moins de 70 000 comptes liés à QAnon. Ce durcissement de ton, aujourd’hui assoupli, était-il vraiment justifié à l’époque, ou relève-t-il d’une réaction disproportionnée face au chaos ambiant ?

Dans le contexte de la prochaine élection américaine, plusieurs plateformes, dont YouTube, assouplissent leurs règles. On a vu revenir Donald Trump, puis Robert F. Kennedy, Jr. sur la plateforme. S’agit-il d’une prise de conscience quant à l’importance d’un débat ouvert, ou d’un pragmatisme opportuniste ? Jusqu’où peut-on tolérer la diffusion d’opinions douteuses sous couvert de pluralisme ?

YouTube affirme aujourd’hui avoir retenu la leçon : « La confiance dans les autorités sanitaires était bien intentionnée, mais ne devait pas se faire au détriment du débat public ». Pourtant, aucun commentaire supplémentaire n’a été donné à TechCrunch sur cette volte-face. N’est-ce pas, en creux, un aveu que le rôle de modérateur s’avère bien plus complexe qu’anticipé ?

À l’heure où la frontière entre liberté d’expression et responsabilité éditoriale s’avère plus poreuse que jamais, comment YouTube et les autres géants du web comptent-ils s’assurer qu’ils ne servent ni de censeurs… ni de caisses de résonance à la désinformation la plus débridée ?

Source : Techcrunch

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