Comment OpenAI, une entreprise privée devenue synonyme de révolution dans l’intelligence artificielle, a-t-elle réussi à faire grimper sa valorisation jusqu’à des sommets jamais atteints dans le secteur ? Et surtout, qui profite réellement de cette envolée des chiffres ?
En octobre 2025, OpenAI a attiré tous les regards en revendant pour 6,6 milliards de dollars d’actions détenues par ses employés actuels et anciens. Mais cet argent n’est pas directement injecté dans l’entreprise elle-même. Pourquoi alors autant de grandes fortunes — SoftBank, Thrive Capital, T. Rowe Price et consorts — se sont-elles pressées pour acheter ces parts ? Est-ce seulement un coup de génie pour fidéliser les équipes, alors que Meta vient de débaucher ses meilleurs ingénieurs à coups de bonus mirobolants ?
Il ne faut pas oublier qu’en août, OpenAI bouclait déjà une levée de fonds de 40 milliards de dollars à une valorisation de 300 milliards. En moins d’un trimestre, sa valeur grimpe de 200 milliards supplémentaires ! Les mêmes investisseurs, auxquels on peut ajouter les géants de la finance privée comme Blackstone, TPG, et les rois du capital-risque tels que Sequoia Capital, flairent-ils une opportunité unique ou un pari risqué ?
Les chiffres records cachent des enjeux colossaux pour l’avenir de la société et de l’industrie de l’IA.
Mais comment expliquer cet appétit financier ? OpenAI prévoit de dépenser 300 milliards de dollars — soit bien plus que ses réserves actuelles — rien que chez Oracle, pour faire tourner ses futurs modèles génératifs. Faut-il voir dans cette audace un signe de confiance, ou l’annonce d’un jeu de dominos prêt à s’effondrer si le financement venait à manquer ? Et quid de l’annonce d’un partenariat stratégique où Nvidia s’est engagée à investir 100 milliards de dollars dans l’infrastructure d’OpenAI ? Derrière les contrats mirobolants, la dépendance envers des mastodontes du cloud et des semi-conducteurs ne risque-t-elle pas d’étouffer l’agilité de l’entreprise ?
L’incertitude plane aussi sur le statut même d’OpenAI. Un accord non contraignant avec Microsoft semblait ouvrir la voie à une transformation vers un modèle purement lucratif. Or, ce changement structurel n’a pas encore été validé par la justice — un contretemps qui pourrait causer bien des maux de tête en cas de désaccord ou de refus définitif. Les investisseurs doivent-ils craindre des complications juridiques majeures ?
Il faut tout de même saluer le rythme effréné d’OpenAI, qui enchaîne les produits novateurs. Son dernier modèle Sora 2 promet de concurrencer TikTok, en plus d’un nouveau flux social. Mais les perspectives sont-elles si brillantes, alors que l’entreprise a déjà consommé 2,5 milliards de dollars de trésorerie sur les seuls six premiers mois de 2025 ? Les revenus augmentent, mais suffisamment vite pour tenir la cadence infernale de ses ambitions infrastructurelles ?
Tant de puissance financière, de prise de risque et d’innovation soulèvent finalement une question centrale : jusqu’où OpenAI saura-t-il tenir sans vaciller sous le poids de ses propres ambitions ?
Source : Techcrunch




