« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il attire de sacrés investisseurs ! » Voilà comment on pourrait résumer la philosophie de Sheel Mohnot, co-fondateur de Better Tomorrow Ventures (BTV), qui semble croire que, malgré les rumeurs de désamour, la fintech est loin d’avoir rendu son dernier Bitcoin.
Pour Sheel Mohnot, le constat est limpide comme un relevé de compte bien tenu : si la finance représente 20% du PIB mondial, elle reste largement coincée à l’ère du papier, du stylo et – osons-le dire – de la sueur manuelle. Avec son compère Jake Gibson, ex-cofondateur de NerdWallet, Mohnot s’est donné comme mission de pousser la finance, à coups de lignes de code, vers une ère plus numérique. BTV vient d’ailleurs de lever 140 millions de dollars pour un troisième fonds, prêt à révolutionner le secteur sans même transpirer (ou presque).
C’est en réaction au climat survolté des années 2021-2022 (où chaque start-up fintech semblait lever des fonds plus vite qu’un trader sous caféine) que BTV a décidé de jouer la carte de la sobriété cette fois. Mohnot avoue sans détour : « On voulait même faire un fonds plus petit ! » Mais bon, difficile de dire non quand on a encore 75 millions de dollars qui dorment au chaud, prêts à être investis au moindre frémissement d’une IPO à la sauce Chime, Klarna, ou Wealthfront.
Même quand la hype retombe, l’innovation continue d’accélérer dans les coulisses de la fintech.
Et il semblerait que la technologie n’ait pas fini de chambouler un secteur en manque d’experts : l’explosion de l’IA tombe à pic alors que le monde de la comptabilité crie famine – impossible pour les cabinets de répondre à toute la demande ! « L’IA est parfaite pour redonner un coup de jeune à la compta », s’emballe Mohnot. D’ailleurs, BTV ne s’est pas gêné pour miser sur trois jeunes pousses (Basis, Layer et InScope) qui ambitionnent d’automatiser factures, bilans et autres réjouissances financières. Pas mal pour ceux qui pensaient que, côté innovation, tout avait déjà été comptabilisé !
Mais l’attrait de la fintech ne s’arrête pas aux colonnes « Débit » et « Crédit ». Pour Mohnot, l’IA s’incruste partout, du support client à la lutte antifraude, en passant par l’analyse de conformité – autant de tâches où une jolie ligne d’algorithme vaut dix coups de tampon. Parmi les pépites financées par BTV, on trouve Coast (plateforme de paiement pour routiers et camionneurs), Unit (banque à la demande valorisée à 1,2 milliard), et Relay, qui jongle avec l’argent des PME façon prestidigitateur de la néobanque nouvelle génération.
Avec ce troisième fonds, la feuille de route est claire comme du bitcoin fraîchement miné : BTV compte investir dans 30 à 35 entreprises, en alignant des chèques oscillant entre 500 000 et 3,5 millions de dollars – histoire de ne pas mettre tous leurs jetons dans le même portefeuille.
Alors, non, le secteur n’est pas aussi effervescent qu’un marché haussier en 2021… mais dans les coulisses, la révolution digitale continue de grignoter la finance un octet après l’autre. Et, pour les investisseurs avisés, il reste toujours une bonne part de la galette à se partager. Après tout, pourquoi se contenter d’un virement, quand on peut décrocher le jackpot ?
Source : Techcrunch




