Bienvenue dans la grande loterie technologique de 2025 : ici, les bonus de Scaringe volent plus haut qu’un Starlink, les deepfakes de Sora font briller les timelines d’un éclat mensonger, et les billets d’entrée pour la Silicon Valley se monnaient au prix de la rumeur. La tech contemporaine ressemble de plus en plus à une série de jeux de hasard où l’innovation, la fortune et l’absurde s’entremêlent jusqu’au vertige. Mais qui sont les grands gagnants de cette orgie numérique, et qui n’en ramassera que les miettes (ou les bugs) ?
Pour motiver ses chefs, la tech aime la carotte – mais surtout s’abstient de consulter la plèbe. On admire le coup de Scaringe chez Rivian : pas besoin de l’avis des actionnaires, seulement celui du club très privé des payeurs de super-bonus. Le nouveau mot d’ordre : « payez à crédit sur un rêve boursier perdu d’avance ». C’est à qui alignera le plus gros package pour réinventer la roue électrique… à crédit sur la tête de ceux qui croient encore que toutes les startups auront droit à leur part de gâteau IA. Car pendant que l’Intelligence Artificielle rafle toutes les mises de capital-risque, on observe l’assèchement des financements pour tous les autres, ceux dont l’innovation, la vraie, ne coche pas la case hype du moment.
Cette balkanisation de l’argent tech fait écho à une autre, celle de l’espace, où les milliards injectés par les fonds ne visent plus le grand public et le rêve de la connectivité globale, mais la défense et la paranoïa nationale. Le NewSpace américain ? Désormais, l’innovation y rime avec résilience pour la Maison Blanche, axée sur la sécurité. Starlink va-t-il garantir la conquête numérique universelle ou renforcer le contrôle global des communications sous prétexte de « défense » ? Le ciel – comme la Silicon Valley – n’a jamais été aussi verrouillé.
Quand l’innovation devient un prétexte à la reproduction des élites, le progrès réel s’étouffe sous les montagnes de cash et de données.
Et pendant ce temps, l’illusion se propage : OpenAI pèse des milliards, promet la lune et nous offre… un deepfake de Sam Altman qui passe Pikachu à la caisse Starbucks grâce à Sora. On finance l’éducation financière par la gamification, on deepfake la réalité pour mieux la modeler, et on paie 100 000 $ pour avoir le droit de bosser aux USA (Visa H-1B remix). Le progrès made in tech n’a plus rien de collectif : il se joue entre actionnaires gratinés, IA affamées de mégabytes et frontières migratoires infranchissables – sauf, bien sûr, pour ceux qui savent en détourner les règles.
La tech rêvait d’un monde ouvert, innovant, démocratique : elle glisse lentement vers une utopie fermée où le jackpot remplace la vision, où l’éducation financière se limite à savoir quand vendre ses stocks avant le prochain crash IA, où décrocher le droit d’entrée pour innover ou même rester connecté devient un nouveau privilège. Allons-nous voir la prochaine révolution – ou simplement la prochaine redistribution des cartes déjà marquées ? Sora ou tard, il faudra se poser la question : la tech fabrique-t-elle encore le futur, ou un simple mirage réservé à une élite toujours plus restreinte ?




