« Un plat livré à moitié perdu est deux fois plus frustrant qu’un plat deux fois froid. » Voilà une philosophie qui aurait pu sortir tout droit d’une soirée où votre sushi commande ne trouve jamais la sonnette pourtant bien affichée. Dans le monde des applications de livraison, la vraie aventure commence rarement au restaurant, mais… à votre porte — ou plutôt, quelque part au cinquième étage, à côté de la porte de votre voisin Jean-Michel.
C’est exactement le genre de galère qui, à force de faim et de frustration, a transformé Shashwat Murarka de simple affamé en apprenti Sherlock des colis perdus. Fatigué de jouer au chat et à la livraison dans son immeuble étudiant, il s’est lancé, entre deux bouchées, dans la résolution de ce grand mystère du siècle : pourquoi mon burger se perd-il toujours à la dernière minute ? Sa réponse n’a rien d’une blague : il a fondé Doorstep, une startup qui veut ramener la lumière dans le monde obscur du “last mile”.
Mais comment Doorstep compte-t-il devenir le gardien des livraisons bien arrivées ? La magie est dans l’intégration : leurs technologies s’installent directement dans les applis comme Uber Eats ou DoorDash. Grâce aux mystérieux capteurs de nos smartphones (que même nos parents sous-estiment), Doorstep suit le livreur de son entrée dans l’immeuble jusqu’à la fameuse porte, ascenseurs compris ! Enfin, la prochaine fois que l’on vous montre une photo floue de « plat laissé sur le tapis », vous pourrez demander des preuves dignes d’un épisode de NCIS.
Doorstep veut mettre fin au jeu du chat et de la livraison en transformant la frustration en solution connectée.
Évidemment, Murarka jure, main sur le smartphone, que ces données ne permettent pas d’espionner tout le quartier : Doorstep ne collecte pas ni le nom ni le numéro du livreur, et reste fidèle aux exigences de confidentialité des plateformes. De quoi rassurer même ceux qui pensent que leur pizza est pistée par la CIA. D’ailleurs, selon Murarka, résoudre ce “trou noir” de la livraison, c’est offrir un cadeau surprise à tous les acteurs de la chaîne — clients, livreurs, marchands — et, soyons honnêtes, éviter les discussions surréalistes avec le SAV.
Côté financement, Doorstep n’a pas juste coché les cases startup : ils ont explosé le bingo ! À peine le projet lancé, Murarka s’est retrouvé à dormir dans l’incubateur new-yorkais Antler, prêts à tout pour faire décoller son idée. Résultat : 8 millions de dollars levés en une semaine. Qui a dit que la livraison rapide n’existait pas ? Parmi les supporters, Canaan Partners ou même Sean Henry de Kleiner Perkins – bref, une équipe d’investisseurs au menu aussi alléchant qu’un combo burger-frites.
Les solutions concurrentes ? Des caméras, des casiers, bref, du matos qui coûte cher et s’installe plus lentement qu’un tiramisu à refroidir. Doorstep, lui, veut rester simple, souple, et surtout, compatible avec tous les bâtiments qui n’ont ni concierge électronique, ni doorman payé à l’heure. En bonus, l’entreprise affirme déjà opérer dans les 50 états américains — même si on n’a pas le droit de savoir qui sont ses premiers clients. Le mystère reste intact !
Et la fin du jeu de piste du samedi soir ? C’est pour bientôt, du moins si Doorstep tient ses promesses. Murarka ne veut pas seulement sauver nos dîners : il parle de recréer la confiance, aider les livreurs à faire leur boulot sans finir détectives privés et, qui sait, réconcilier le monde avec la sonnette d’entrée. Alors, la prochaine fois qu’on vous dit « livraison effectuée », vous pourrez répondre : « Preuves à l’appui, SVP ! » Et si jamais la technologie échoue… tant pis, vous mangerez vos émotions directement à la porte de la voisine.
À ce rythme, Doorstep nous prouvera que même dans la foodtech, il n’y a vraiment que la porte qui sépare la grande idée du grand appétit.
Source : Techcrunch




